Edouard Philippe, juge et partie DANS Le juteux marché des radars automatiques

Les radars automatiques rapportent plusieurs centaines de millions d’euros chaque année. Mais une large partie de cette somme va dans les poches d’acteurs privés qui ont remporté des marchés publics très rentables. Une enquête réalisée grâce à un financement participatif met au jour les dérives du système.

Installation du 1000e radar automatique à Peroy-les-Gombries en décembre 2005.
Installation du 1000e radar automatique à Peroy-les-Gombries en décembre 2005. © AFP / PIERRE ANDRIEU

Pendant un an, le collectif de journalistes pigistes Extra Muros et le site Reflets.info ont pu enquêter sur ces marchés. Leur documentaire « Radar, la machine à cash », explore les zones d’ombres et pointe des anomalies dans l’attribution et la gestion du marché des radars automatiques en France.

Depuis le début des années 2000, la gestion des procès-verbaux est pilotée depuis un centre basé à Rennes. Lors de sa mise en place, une entreprise remporte le marché public. « Ça a été pendant de très nombreuses années Atos qui a géré ce centre de Rennes », raconte Stéphanie Fontaine, l’une des journalistes qui a enquêté sur le sujet. La gestion des PV et de toutes les prestations associées était donc entre les mains d’une seule entre entreprise. Une situation de quasi-monopole que dénonce un rapport confidentiel de l’Inspection Générale de l’Administration que Stéphanie Fontaine et ses collègues ont réussi à se le procurer.

Une administration en « situation de dépendance »

Ce rapport « ne parle pas d’illégalité » mais dresse « une liste assez importante de dysfonctionnements comme le fait d’avoir confié un marché global à une seule et même entreprise qui a pour conséquence qu’il n’y a plus de concurrence et que les prix facturés à l’État s’envolent « .

L’IGA s’inquiète notamment d’une « situation problématique : l’administration est, semble-t-il, plus qu’en situation de dépendance à l’égard de son fournisseur, captive. »

Résultat : à Rennes, Atos « s’occupe de tout, alors que c’est une société informatique ». Y compris de la cantine, des espaces verts, de l’arrosage des plantes, du ménage. Autant de secteurs dans lesquels Atos n’a pourtant, a priori, aucune expertise.

Pour honorer son contrat, l’entreprise, dont les tarifs sont également épinglés, a recours à 25 sous-traitants. Mais l’IGA s’interroge là encore, car Atos « se prenait une marge supplémentaire sur chacun des sous-traitants » au moment de la refacturation à l’Etat. Dans le cas d’un sous-traitant, cette marge a atteint 22%.

Le rapport de l’IGA évoque des « marges confortables et parfaitement évitables ».

Edouard Philippe, juge et partie ?

La future rémunération d’Edouard Philippe chez Atos

L’ex-premier ministre Edouard Philippe s’apprête à rejoindre la société informatique Atos, en tant qu’administrateur. A l’instar de ses pairs, il bénéficiera d’une rémunération fixe et d’une part variable, indexée à sa présence aux réunions.

Edouard Philippe est de retour aux affaires. Moins de six mois après son départ de Matignon, le 3 juillet dernier, l’actuel maire du Havre postule à un mandat d’administrateur du groupe Atos. Sa candidature va être soumise à l’Assemblée générale des actionnaires qui se réunira le 27 octobre prochain, a indiqué l’entreprise dans un récent communiqué. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) vient par ailleurs de valider le principe de cette reconversion, tout en émettant quelques réserves quant à la compatibilité du poste avec les responsabilités publiques d’Edouard Philippe.

Géant des services informatiques présent dans 73 pays, Atos sait soigner les membres de son conseil d’administration. Ces derniers se partagent une enveloppe annuelle fixée à 800.000 euros, pour l’exercice 2019 et les suivants. Dans le détail, chaque membre du CA perçoit une rémunération annuelle de 20.000 euros, à laquelle s’ajoute un bonus de 2.500 euros pour chaque réunion à laquelle il assiste. Comme l’entreprise l’a confirmé à Capital, ce traitement salarial sera bien celui dont bénéficiera Edouard Philippe. Son mandat d’administrateur, d’une durée de trois ans, devrait débuter en novembre. Pour rappel, il ne s’agit pas d’un emploi à plein temps : ce rôle consiste essentiellement à participer aux réunions du conseil d’administration, pour y voter les décisions les plus importantes concernant la vie de la société.

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Si son agenda de maire du Havre l’autorise à siéger à toutes les réunions (une dizaine par an) du CA d’Atos, Edouard Philippe pourrait empocher un chèque de 40.000 à 50.000 euros par an, à partir de 2021. A titre de comparaison, en 2019, les rémunérations des seize membres du board de la société s’échelonnaient entre 25.000 à 60.000 euros, selon le rapport annuel de l’entreprise. Le salaire de Thierry Breton, ex-PDG de la société qui avait démissionné le 31 octobre 2019, avant d’être nommé commissaire européen sur proposition du gouvernement… Philippe, était, quant à lui, légèrement supérieur à un million d’euros par an.

Edouard Philippe, qui connaît bien Thierry Breton pour l’avoir côtoyé au sein de l’équipe de campagne d’Alain Juppé, lors des primaires de la droite en 2016, pourra, parallèlement à sa nouvelle activité, continuer à percevoir les indemnités liées à ses mandats politiques. Grâce à sa double casquette de maire et de président de la métropole du Havre, ses indemnités atteignent le plafond prévu par la loi pour les élus locaux, soit 8.400 euros par mois. Un montant confortable, mais nettement inférieur à son ancien traitement de premier ministre : 15.200 euros par mois. Et sans doute encore plus éloigné de son salaire chez Areva, le fleuron tricolore du nucléaire, dont il a été le directeur de la communication et des affaires publiques, entre 2007 à 2010.

Les véhicules électriques cauchemardesques

Les voitures électriques, un futur cauchemar pour les pompiers ?

Crédits : National Transportation Safety Board (NTSB) / Wikipédia

Alors que les véhicules électriques se multiplient sur le marché, une question se pose chez les soldats du feu. Ces véhicules seront-ils un cauchemar dans le futur ? Il s’avère que les incendies impliquant ce type de véhicule s’éteignent différemment de ceux des véhicules classiques.

Des batteries qui prennent feu

Les batteries lithium-ion voient leur qualité augmenter progressivement. Ceci va de pair avec une augmentation des ventes de véhicules électriques dans le monde. Néanmoins, les ingénieurs n’ont pas encore résolu un problème majeur concernant ces batteries. En effet, celles-ci ont tendance à prendre feu. Or, dans le cas d’une voiture électrique, l’incendie donne souvent lieu à une explosion. Les cas d’explosion ou d’incendie de voitures électriques sont plutôt rares. En septembre 2020 en Chine, un SUV électrique a explosé en pleine charge dans un parking. Les images amateurs montrent l’incendie, l’intervention des pompiers et l’explosion.

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LA « SOCIÉTÉ HYDROGÈNE »

Un article publié par Bloomberg Green le 8 octobre 2020 annonce que les véhicules électriques seront le prochain cauchemar des pompiers. Un incendie de véhicule électrique se déclare souvent après une collision. Néanmoins, certains peuvent s’enflammer tout seuls. Avec la démocratisation de ces voitures électriques, les incidents du genre se multiplieront et les pompiers devront acquérir de nouveaux réflexes.

voiture electrique explosion
Crédits : capture YouTube / Min marine

Mettre l’accent sur la formation

Rappelons que lorsqu’il est question d’incendies importants, l’eau ne suffit pas à éteindre les flammes. Les services sont donc généralement équipés de moussescapables de priver les flammes d’oxygène. En revanche, il incombe d’utiliser de l’eau pour éteindre les batteries. Par exemple dans le cas de la Tesla Model S, le constructeur explique dans une publication qu’il faut 11 356 litres d’eau pour éteindre la batterie et la refroidir entièrement.

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Normalement, une voiture classique ne représente plus de danger après avoir été éteinte. Néanmoins, dans le cas des voitures électriques, les batteries génèrent leur propre énergie. Autrement dit, le feu peut repartir plusieurs heures après l’intervention des pompiers. Ceci s’est déjà produit plusieurs fois. Tesla explique même qu’une batterie en feu peut prendre une journée à s’éteindre et qu’il vaudrait mieux la laisser brûler sous surveillance.

Il faut savoir qu’aux États-Unis, la moitié des casernes de pompiers n’ont aucun protocole concernant les incendies de véhicules électriques. Par ailleurs, seulement un quart de ces mêmes casernes bénéficient d’un programme de formation pour ce genre de situation. Or, il semble urgent que les soldats du feu soient formés compte tenu de la multiplication des véhicules électriques dans les garages et autres parkings.

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L’illusion de L’hydrogene

L’hydrogène, l’éternelle illusion

Aujourd’hui, le regain d’intérêt pour l’hydrogène suscité par la médiatisation de la transition énergétique entretient une illusion persistante perçue comme étant devenue une réalité mais le mur des coûts est solide.

L’hydrogène (H2) est une terrible illusion comme énergie alternative aux combustibles fossiles. Les médias semblent fascinés par ce gaz perçu comme une panacée, mais entre la science et la perception publique ou politique, il y a un abîme.

Cette erreur commune persiste notamment parce que Jeremy Rifkin, un gourou dans le domaine de l’hydrogène, a présenté The Hydrogen Economy dans laquelle ce gaz remplacerait les combustibles fossiles pour la production d’électricité et les transports.

Bon orateur répétant son mantra depuis maintenant plus de 15 ans, Rifkin a réussi à convaincre de nombreux politiciens, en particulier dans l’Union européenne (UE), que la révolution de l’hydrogène était en marche. Mais l’effet magique « abracadabra » ne fonctionne pas dans la science et l’économie.

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LA « SOCIÉTÉ HYDROGÈNE »

L’hydrogène n’est pas une source d’énergie mais un vecteur d’énergie dont l’avantage est de ne produire que de l’eau en se combinant à l’oxygène de l’air. Mais il doit d’abord être produit à partir d’autres énergies car il n’existe presque pas à l’état libre dans la nature où les deux principales ressources contenant des atomes d’hydrogène sont l’eau et les hydrocarbures.

L’hydrogène est une matière première de base de l’industrie chimique et sa production est bien connue depuis longtemps.

Déjà dans les années 1970, la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau devait être un nouveau miracle. Tout allait fonctionner avec cette « énergie  alternative ». Le secteur domestique allait être investi par l’hydrogène distribué par conduite souterraine dans les zones urbaines pour produire de l’électricité par pile à combustible et l’eau chaude sanitaire, et pour cuisiner.

Bien entendu il devait également être utilisé pour remplacer les produits pétroliers dans le secteur du transport.

Ce rêve s’est fracassé sur l’évaluation des coûts… D’autant plus que le contre-choc pétrolier du milieu des années 1980 a sifflé la fin de la récréation idéologique après la chute du prix du pétrole et du gaz.

L’intérêt pour la production d’hydrogène via la décomposition thermique de l’eau dans des réacteurs à haute température (HTR) est brièvement apparu au début des années 2000 à l’initiative, notamment, du prix Nobel Carlo Rubbia.

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Des recherches sont en cours pour trouver de nouvelles façons plus économiques de produire de l’hydrogène, mais aucune percée n’est encore en vue.

LA PRODUCTION D’HYDROGÈNE

Seulement 4 % de toute la production mondiale d’hydrogène provient de l’électrolyse mais… en tant que sous-produit de la préparation électrolytique du chlore et de l’hydroxyde de sodium !

Le reste provient du charbon (4 %), du pétrole (7 %), et surtout du gaz naturel méthane (85 %) par le procédé industriel du vaporeformage.

Ce procédé produit 10 kg de CO2 par kg d’H2 (qui occupe 11 m3 à température et pression ambiante) utilisé principalement pour la synthèse d’ammoniac (52 %) composant les engrais. Il est aussi utilisé dans le raffinage du pétrole et la pétrochimie (38 %) pour éliminer le soufre. C’est un produit noble et de luxe à haute valeur ajoutée dans l’industrie.

LE STOCKAGE D’ÉLECTRICITÉ PAR HYDROGÈNE

La renaissance récente de l’intérêt pour le stockage d’électricité par hydrogène vient d’Allemagne.

Ce pays, champion de la production d’électricité d’origine renouvelable intermittente (grâce à 25 milliards d’euros annuels injectés dans l’éolien et le solaire photovoltaïque fabriqué en Chine) est confronté à la difficile gestion de son réseau électrique.

En conséquence, le prix de l’électricité domestique en Allemagne est de 294,5 euros/MWh, proche du record du Danemark qui dépasse légèrement les 300 euros/MWh. Il n’est encore que de 160 euros/MWh en France grâce au nucléaire, mais… en augmentation rapide avec la percée des énergies renouvelables subventionnées (voir page 6 de ce document).

La population allemande est doublement mise à contribution car elle est en plus contrainte de payer le surcoût de l’intermittence des énergies renouvelables qu’aurait dû payer aussi le secteur industriel soumis à la concurrence internationale.

Les Allemands recherchent donc un moyen de stockage comme l’hydrogène par électrolyse de l’eau pour absorber le surplus d’électricité renouvelable vendu parfois à prix négatif, même si les producteurs sont toujours payés par ailleurs grâce aux subventions. C’est la notion de « Power to Gas (P2G) » (de l’électricité au gaz) dont le coût est prohibitif.

La phase suivante est le « Power to Power (P2P) » qui consiste à reproduire de l’électricité dans une pile à combustible à partir de l’hydrogène obtenu lui-même par de l’électricité…

Mais en France, une étude pour le Premier ministre indique que « les éléments technico-économiques disponibles […] de production solaire avec stockage à l’aide d’hydrogène révèlent des coûts de production extraordinairement élevés, même pour une expérimentation. Au total, le stockage d’électricité via l’hydrogène apparaît aujourd’hui hors de toute rentabilité. »

Dépenser l’argent des contribuables pour de telles études est une aberration.

France Stratégie, une institution rattachée au Premier ministre, estime qu’ « en raison de son coût, le stockage énergétique via l’hydrogène dans le réseau de gaz n’apparaît pas pertinent à un horizon prévisible ».

Une autre possibilité de stockage de l’énergie consiste à combiner l’hydrogène avec du dioxyde de carbone (CO2) afin de produire du méthane ou du méthanol, mais c’est encore plus cher et requiert autant d’énergie que n’en a été libérée lors de la production du CO2!

Il faut beaucoup de foi (ou de mauvaise foi…) pour espérer produire des quantités massives de méthane ou de méthanol à partir d’hydrogène issu de l’électrolyse grâce à l’énergie éolienne ou solaire.

Selon le rapport demandé en septembre 2015 par Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie, le coût du méthane produit par cette synthèse serait près de trois fois plus élevé que le prix de gros du gaz naturel.

De plus, ce dernier est tellement abondant que son prix à l’avenir diminuera probablement, enlevant ainsi le peu d’espoir qui restait en cette filière.

L’UE finance la construction de nouvelles interconnexions électriques transfrontalières (concept de la « plaque de cuivre européenne ») pour permettre aux surplus d’électricité d’un État membre d’être utilisés ailleurs. Donc le fondement énergétique et économique du « P2G » n’existe pas.

L’HYDROGÈNE POUR LA MOBILITÉ

En tenant compte des diverses pertes, des rendements, du stockage et des transports, la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau nécessite 66 kilowattheures (kWh) d’électricité pour produire 1 kg d’H2 contenant 33 kWh d’énergie « chaleur ».

Mais ce kg d’H2 restituera seulement 16 kWh d’énergie mécanique « aux roues » dans un véhicule après transformation en électricité dans une pile à combustible, soit seulement 25 % de l’électricité injectée en entrée. Et parcourir 100 km avec une voiture moyenne nécessite environ 1 kg d’H2.

Quelques constructeurs ont commencé à fabriquer des véhicules électriques à pile à combustible à hydrogène, mais leur coût élevé et la disponibilité limitée des stations de ravitaillement en hydrogène limitent leur diffusion et conduit dans une impasse.

Malgré des années d’efforts de l’industrie et des pouvoirs publics, il a bien fallu constater l’échec de l’industrialisation des piles à combustible, même pour un usage stationnaire. Même l’Allemagne a abandonné cette filière dans laquelle elle s’était fortement investie.

Tant que le coût de production ne sera pas divisé par un facteur d’au moins dix – ce qui est improbable dans un avenir prévisible – le développement significatif des véhicules à hydrogène n’aura pas lieu.

Dans un marché mondialisé, l’avenir de la production automobile ne dépend pas de niches pour riches.

L’avenir mondial de l’automobile sera encore pendant longtemps ancrée dans les produits pétroliers.

FAIRE RÊVER…

L’utilisation de l’hydrogène suscite depuis 60 ans un engouement inversement proportionnel à sa réussite, notamment dans la mobilité. Les pouvoirs publics ont voulu mettre en avant cette solution avec des subventions conséquentes, peut-être pour faire rêver leurs électeurs. Mais les impitoyables bilans énergétiques et financiers ont toujours été décevants car les lois de la physique ne se soumettent pas aux décisions politiques.

Aujourd’hui, le regain d’intérêt pour l’hydrogène suscité par la médiatisation de la transition énergétique entretient une illusion persistante perçue comme étant devenue une réalité mais le mur des coûts est solide.

Comme le monstre du Loch Ness qui réapparait régulièrement, ce mythe de la civilisation hydrogène replongera bientôt une nouvelle fois en eau profonde, engloutissant avec lui des centaines de millions d’euros d’inutiles subventions publiques.

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LES hybrides émettent plus de Co2

Les hybrides rechargeables neuves émettent en moyenne 117 grammes de CO2 par kilomètre: c'est 2,5 fois plus que promis. | Daniele Buso via Unsplash
Les hybrides rechargeables neuves émettent en moyenne 117 grammes de CO2 par kilomètre: c’est 2,5 fois plus que promis. | Daniele Buso via Unsplash

La fausse promesse des hybrides rechargeables

En conditions réelles, elles émettent beaucoup plus de dioxyde de carbone qu’annoncé.

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L’hybride rechargeable a le vent en poupe: 20.308 véhicules de ce type ont été vendus au premier semestre 2020, contre seulement 18.579 pour l’ensemble de l’année 2019. Ces chiffres devraient encore grimper en fin d’année, grâce au nouveau bonus de 2.000 euros instauré le 1er juin pour les voitures hybrides rechargeables à moins de 50.000 euros.

Le problème est que ces voitures, marketées comme des parangons d’écologie, sont loin d’être aussi vertueuses que prévu, selon une étude de l’association britannique Transport & Environment (T&E).

En conditions réelles, les hybrides rechargeables neuves émettent ainsi en moyenne 117 grammes de CO2 par kilomètre, soit 2,5 fois plus qu’annoncé sur le papier, et à peine mieux qu’une hybride classique (135 grammes de CO2/km). Par comparaison, les voitures diesel et essence émettent respectivement 164 et 167 grammes de CO2/km.

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Au total, durant tout son cycle de vie, une hybride rechargeable émet ainsi sept fois plus de CO2 qu’une voiture électrique classique. «Il est clair que l’hybride rechargeable se rapproche bien plus d’une voiture conventionnelle que d’une voiture électrique», critique l’association T&E. Selon elle, le problème vient à la fois du constructeur et du consommateur et consommatrice.

Ainsi, lorsque la voiture est censée rouler en mode 100% électrique, le moteur à combustion se met parfois intempestivement en route pour diverses raisons –lorsque l’on dépasse une certaine vitesse ou que l’on met le chauffage ou la climatisation.

Le loup dans la bergerie

En conséquence, le fameux mode éco émet finalement entre 123 et 234 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre –bien loin du zéro émission fantasmé. «Il apparaît donc presque impossible de rouler en mode tout électrique même pour de courtes distances», dénonce T&E. L’autre problème vient de l’usager·e, qui utilise sa voiture hybride rechargeable comme une voiture classique en «oubliant» de la recharger.

«Les hybrides rechargeables, c’est le loup de l’industrie automobile habillé en mouton»s’indigne Rebecca Newsom de Greenpeace UK, qui a participé à l’étude. «[Les constructeurs] donnent l’illusion de vendre des véhicules beaucoup plus respectueux de l’environnement, mais c’est un stratagème pour continuer à produire des SUV et des moteurs à essence et diesel.»

Du côté des constructeurs, on rejette bien entendu ces allégations. Le directeur de la Society of Motor Manufacturers and Traders, Mike Hawes, qualifie le rapport de T&E de «biaisé», ajoutant qu’il se base sur des chiffres provenant d’un régime de tests qui n’est plus utilisé. «Même en prenant leurs chiffres, on note une réduction des émissions de 30% par rapport au diesel ou à l’essence», insiste-t-il.

Au Royaume-Uni, il est prévu d’interdire tous les véhicules hybrides, diesel et essence d’ici 2035, mais les hybrides rechargeables pourraient échapper à ce bannissement. Une hérésie selon T&E, qui milite pour les inclure dans la liste du fait de leur verdeur très relative.

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UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE DE PLUS

Marée noire à l’Île Maurice : le navire échoué s’est scindé en deux

  Lecture 2 minA La UneEnvironnement

Marée noire à l’Île Maurice : le navire échoué s’est scindé en deux
Le vraquier s’est échoué le 25 juillet sur un récif à la Pointe d’Esny, au sud-est de l’île Maurice, avec 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel à bord. © Crédit photo : AFP

Le navire échoué depuis le 25 juillet s’est brisé en deux. Il reste 90 tonnes de pétrole à bord. Du fioul s’écoulait encore du bateau vendredi

Le vraquier MV Wakashio échoué depuis le 25 juillet sur un récif de l’île Maurice s’est scindé en deux, selon les informations de Réunion Première.

L’équipe de sauvetage de ce navire appartenant à un armateur japonais avait estimé plus tôt samedi que son état « s’aggrave et qu’il pourrait se briser à tout moment », dans un communiqué du comité de crise mis en place par le gouvernement pour gérer cette catastrophe.

90 tonnes de pétroles à bord

Il restait samedi 90 tonnes de pétrole à bord et à « 16h30 on a observé le détachement d’un important morceau à l’avant du navire », selon le comité.LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE

Il indique que des bateaux des gardes-côtes se tiennent prêt à intervenir avec du matériel pour absorber le pétrole qui pourrait s’échapper en cas de cassure du MV Wakashio en deux parties. Les prévisions météorologiques tablent sur du mauvais temps « dans les jours à venir avec des vagues atteignant une hauteur maximum de 4 à 5 mètres », ajoute le comité de crise. 

Le vraquier s’est échoué le 25 juillet sur un récif à la Pointe d’Esny, au sud-est de l’île Maurice, avec 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel à bord.

Une semaine après, entre 800 et 1 000 tonnes de fioul se sont échappées de ses flans éventrés et ont souillé les côtes, notamment des espaces protégés avec des forêts de mangrove et des espèces menacées.

Le gouvernement accusé de négligence

Les équipes d’intervention ont mené une course contre la montre pour pomper le reste du carburant, alors que le bateau menaçait de se briser à tout moment.

Mercredi soir, les autorités mauriciennes ont annoncé que tout le fioul contenu dans les réservoirs avait été pompé et qu’il n’en restait plus que 100 tonnes sur le bateau, notamment dans la cale.

Ce reliquat a commencé à s’écouler vendredi. « Selon les experts, ce genre de fuite était prévisible et est dû à la manière dont le bateau se tord et se déforme », selon le comité de crise. Le gouvernement mauricien a été accusé de négligence, la population se demandant pourquoi si peu avait été fait entre le moment où le MV Wakashio s’est échoué et l’apparition de la fuite. 

Le Premier ministre Pravind Jugnauth a estimé qu’aucune erreur n’avait été commise et a refusé de présenter des excuses. 

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La guerre de l’eau

Face à la sécheresse en France, la guerre de l’eau a commencé

 11h00 , le 2 août 2020

Face aux sécheresses à répétition en France, les projets de retenues d’eau se multiplient… ainsi que les conflits.

A Saint-Pierre-de-Caubel, dans le Lot-et-Garonne, le lac de Caussade est issu d'une retenue d'eau illégale.
A Saint-Pierre-de-Caubel, dans le Lot-et-Garonne, le lac de Caussade est issu d’une retenue d’eau illégale. (AFP)

La vague de chaleur a beau refluer, quelques orages éclater, les plantes ont soif. « Ce mois de juillet sera le plus sec depuis 1959 », estime-t‑on à Météo-France. Les nappes phréatiques, rechargées cet hiver, sont certes dans une meilleure situation que l’été dernier, mais la sécheresse gagne du terrain. Soixante-huit départements avaient déjà pris vendredi des mesures de restriction d’eau. Une situation qui va s’aggraver au fil des ans. Selon les experts, le dérèglement climatique devrait en effet entraîner une augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des épisodes de sécheresse d’ici à 2050. Cela se traduira par une diminution des débits des rivières de 10 à 40% à l’horizon 2046-2065. « La gestion de l’eau focalisera les conflits dans notre pays d’ici à la fin du siècle », prédit la députée ex LREM, aujourd’hui EDS, ­Frédérique Tuffnell, rapporteure d’une récente mission parlementaire sur le sujet.

Car l’or bleu suscite des convoitises. Pour l’heure, l’industrie en utilise 6%, le secteur de l’énergie 22%, l’eau potable représente 24% de la consommation et l’agriculture 48% (mais 79% en période estivale!). Le problème, c’est qu’à l’exception des usages définis comme prioritaires dans le Code de l’environnement – santé, salubrité, sécurité civile, eau potable et respect des équilibres naturels – le reste n’est pas hiérarchisé.

Les contentieux se sont multipliés

Déjà des tensions éclatent. Certains ont du mal à comprendre pourquoi ils n’ont pas le droit d’arroser leur jardin ou de remplir leur piscine quand les agriculteurs continuent parfois à irriguer le maïs. Ces derniers se défendent. « Pour nourrir la population, il nous faut de l’eau, rappelle Éric Frétillère, le président d’Irrigants de France. La majorité des fruits, légumes et céréales poussent l’été, en période sèche. » Les exploitants plaident pour la création de retenues afin de stocker l’eau en hiver, quand elle est abondante, pour en avoir l’été. Le nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a promis, vendredi sur Europe 1, de simplifier les procédures pour en construire.

Les retenues d’eau sont des solutions simplistes, qui privatisent aggravent la sécheresse des milieux naturels en aval

Pas sûr que cela suffise. « Ce sont des solutions simplistes, coûteuses, destructrices de la biodiversité, qui privatisent l’eau et aggravent la sécheresse des milieux naturels en aval », dénonce ­Arnaud ­Schwartz, le président de l’association France nature environnement (FNE), qui n’hésite pas à attaquer en justice. Ces dernières années, les contentieux se sont multipliés : 21 sur les 34 projets de retenues dans le bassin Loire-Bretagne, 41 sur 60 en Adour-Garonne.

La bataille de l’eau a déjà commencé. Dans les Deux-Sèvres, un projet visant à créer 19 retenues a été revu à la baisse. Dans les Vosges, une plainte a été déposée contre Nestlé Waters, la multinationale qui exploite l’eau de ­Vittel. Dans le Lot-et-Garonne, deux dirigeants de la chambre d’agriculture viennent d’être condamnés à de la prison ferme pour la construction illégale d’une retenue, le lac de Caussade. Sans oublier le barrage de Sivens, dans le Tarn. En 2014, ­Rémi ­Fraisse, un jeune opposant au projet, a perdu la vie lors des affrontements avec les forces de l’ordre.

Les agriculteurs changent leurs pratiques

Pointés du doigt, les agriculteurs cherchent pourtant à s’adapter. « Nous utilisons 30% d’eau en moins qu’il y a vingt ans », assure Luc Servant, le vice-président de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture. Goutte‑à-goutte, vannes électroniques pour contrôler le débit, sondes mesurant la tension hydrique du sol, algorithme pour modéliser la réserve d’eau utile… Les nouvelles technologies permettent de réduire le gaspillage. Et le prochain rapport d’orientation de la FNSEA, le syndicat majoritaire, intitulé « Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture », invitera aussi, en plus de la création de retenues d’eau, à adopter de nouvelles pratiques.

Nous devons passer à un modèle beaucoup plus résilient

Face aux sécheresses répétées, certains appellent à aller plus loin. « Les agriculteurs doivent changer de paradigme », exhorte la FNE. « Nous devons passer à un modèle beaucoup plus résilient, trouver des solutions fondées sur la nature », renchérit la députée ­Frédérique ­Tuffnell. Comment? En utilisant des variétés moins gourmandes en eau comme le sorgho ; en semant plus tôt pour que les plantes se développent avant la saison sèche.

La piste de l’agroécologie

Cela passe aussi par l’agroécologie. Replanter des haies pour retenir l’eau. Des arbres pour avoir de l’ombre. Couvrir toute l’année le sol de végétaux pour retenir l’humidité. Éviter le labour et les pesticides pour maintenir la vie souterraine, la matière organique, qui favorise elle aussi la rétention d’eau. Et préserver les zones humides. Afin d’inciter les agriculteurs à s’engager dans cette voie, le rapport parlementaire publié en juin propose de créer un fonds de 1 milliard d’euros pour financer les « paiements pour services environnementaux » (déjà expérimentés) sur la période 2021-2025.

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Pour désamorcer les conflits, il faut aussi privilégier le dialogue, par exemple en favorisant des projets de territoire pour la gestion de l’eau. Dans les Deux-Sèvres, de nouvelles discussions sur les retenues d’eau ont abouti à un « protocole d’accord pour une agriculture durable ». Le préfet vient de signer l’autorisation de construction. De quoi faire taire les querelles? À voir.

Des voleurs se font dédommager

Béarn : l’agriculteur devra payer des dédommagements à ses voleurs

  Lecture 1 minA La UnePyrénées AtlantiquesLabastide-Cézéracq

Béarn : l’agriculteur devra payer des dédommagements à ses voleurs
Le 2 décembre, le voleur avait été condamné à 3 mois de prison, sa compagne à 70 heures de travaux d’intérêt général, et l’agriculteur à 3000 euros d’amende avec sursis © Crédit photo : Archives Amat Michel

Publié le 16/12/2015
Mis à jour à 15h46S’ABONNERIl avait détruit le fourgon de ses voleurs, dans un moment de colère qu’il avait justifiée par la répétition des vols dans les exploitations. Il devra verser 2400 euros

L’affaire de l’agriculteur béarnais, qui avait pulvérisé le fourgon de ses voleursvoilà cinq mois à Labastide-Cézéracq a connu un épilogue au niveau civil, ce mercredi matin.

Après les peines prononcées par le tribunal correctionnel de Pau dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, le tribunal s’est penché ce mercredi sur les intérêts civils réclamés par l’une et l’autre des parties.

Il paiera des préjudices à hauteur de 2400 euros

La justice a tranché et condamné l’agriculteur, qui avait percuté avec son tractopelle le fourgon d’un couple de jeunes, occupés à lui voler du matériel dans son champ, à verser à la jeune femme, propriétaire du véhicule, 1500 euros pour son préjudice matériel, 500 euros pour son préjudice moral et 400 euros pour sa « perte de chance à caractère professionnel ».

Cela dit, le couple qui avait voulu voler un panneau solaire et l’équipement qui va avec, est condamné à verser solidairement 493 euros pour le préjudice matériel de l’agriculteur.

En juillet dernier, ce dernier avait surpris le jeune couple de routards qui circulaient à fourgon, dans son champ, entrain de dérober une batterie. Il avait alors pris son tractopelle, poussé le fourgon vers un ruisseau, rendant le véhicule épave.

Le 2 décembre, le voleur avait été condamné à 3 mois de prison, sa compagne à 70 heures de travaux d’intérêt général, et l’agriculteur à 3000 euros d’amende avec sursis

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DES CAMIONS ROULENT A l’eau

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Les scientifiques appellent à la désobéissance civile

Dans une tribune, mille scientifiques appellent à la désobéissance civile face à l’urgence climatique

Dans « Le Monde », les scientifiques, issus de diverses disciplines, dénoncent l’inaction des gouvernements. 

Des militants écologistes participent à une action dans l\'aéroport de Schipol, à Amsterdam (Pays-Bas), le 14 décembre 2019. 
Des militants écologistes participent à une action dans l’aéroport de Schipol, à Amsterdam (Pays-Bas), le 14 décembre 2019.  (ROMY ARROYO FERNANDEZ / NURPHOTO / AFP)
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franceinfoFrance Télévisions

Mis à jour le 20/02/2020 | 13:51

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Ils sont océanographes, biologistes, climatologues, sociologues, astrophysiciens, agronomes, économistes, psychologues… Jeudi 20 février, mille scientifiques issues de diverses disciplines ont signé une tribune, publiée dans Le Monde, pour dénoncer « l’inertie » des gouvernements face à l’urgence climatique

« Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée », écrivent-ils, pointant que « les catastrophes[environnementales] se déroulent sous nos yeux. » Une situation alarmante, d’autant plus que « l’objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5 °C est désormais hors d’atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années. »

Une croissance « en contradiction » avec la lutte contre le changement climatique

« Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse »,poursuivent les signataires. Ces objectifs de croissance sont, estiment-ils, en « contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai. » Et de dénoncer, « l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur. »

Ainsi, les signataires appellent « à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes », citant les Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace, Action non-violente COP21, Extinction Rebellion ou encore Youth for Climate. Et d’inviter « tous les citoyens (…) à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui », de façon à dégager « des marges de manœuvre (…) pour faire sauter les verrous et développer des alternatives. »

Interpellant les dirigeants politiques, la tribune exhorte « l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre. »

UN COÛT EXHORBITANT POUR les énergies renouvelables

Le soutien aux énergies renouvelables beaucoup plus cher que prévu

Le coût du soutien public aux énergies renouvelables électriques va largement augmenter en 2020. En cause : les mesures de confinement qui ont provoqué une chute brutale des prix de l’électricité sur les marchés de gros. Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer ces mesures contre un budget de 4,7 milliards prévu initialement.

Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d'euros seront nécessaires pour financer le soutien aux énergies renouvelables électriques en 2020. (Photo by GUILLAUME SOUVANT/AFP)
Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer le soutien aux énergies renouvelables électriques en 2020. (Photo by GUILLAUME SOUVANT/AFP) (AFP)

Par Sharon WajsbrotPublié le 18 juil. 2020 à 10h42Mis à jour le 18 juil. 2020 à 23h29

C’est l’un des effets collatéraux de la crise sanitaire. Cette année, le soutien public aux énergies renouvelables électriques va coûter bien plus cher que prévu. Selon les dernières estimations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), un surcoût pour les finances publiques de  milliard d’euros est à prévoir.

Une hausse liée à la baisse des prix de marché

« Cette hausse résulte très majoritairement de la baisse importante des prix de marché par rapport aux prix de marché attendus lors de l’évaluation de la prévision (- 18,5 €/MWh) en raison notamment de l’état d’urgence sanitaire », explique la CRE dans sa délibération.

Bénéficiaires d’un accès prioritaire au réseau de distribution d’électricité, les éoliennes et les panneaux solaires ont continué de produire à plein pendant toute la période de confinement, alors même que la demande d’électricité et les prix se sont effondrés. Cela d’autant plus que les vents ont été particulièrement favorables à l’énergie éolienne au premier trimestre.

Or, grâce à des mécanismes d’appels d’offres destinés à accélérer la croissance de ces énergies, ces installations bénéficient d’un tarif de rachat de l’électricité qu’ils produisent garanti par l’Etat. Et au coeur de la crise sanitaire, les prix de marché de l’électricité sont passés plusieurs fois en territoire négatif…

Au total, selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer les aides aux énergies renouvelables électriques en 2020 contre un budget de 4,7 milliards prévu initialement. Le phénomène engendre logiquement une hausse des charges de service public de l’énergie. Outre le soutien aux énergies renouvelables, ces charges intègrent les surcoûts liés à la péréquation tarifaire dans les zones peu ou pas connectées au réseau électrique (ZNI) ou encore d’autres dispositifs sociaux. Elles doivent atteindre 8,851 milliards d’euros en 2020 contre 7,929 milliards d’euros prévus initialement.

Pour l’Etat, la marche à franchir par rapport aux charges budgétaires de 2019 est notable. La CRE estime que le coût du soutien aux énergies renouvelables électrique s’élève à 5,167 milliards d’euros en 2019. D’autant plus que la TICPE (taxe sur les produits pétroliers) et de la TICC (taxe sur le charbon) qui financent chaque année le compte d’affectation spéciale « Transition énergétique », dans le budget de l’Etat, seront bien plus contraintes en 2020, à cause là aussi, des effets du confinement.

Pour le régulateur ce n’est toutefois qu’un début. Avec notamment l’accélération de la transition énergétique et l’entrée sur le réseau de 6,5 Twh de nouvelles capacités de production électrique renouvelable, les charges du service public de l’énergie doivent atteindre 9,1 milliards d’euros en 2021.

Le coût du soutien au photovoltaïque pointé du doigt

Dans ce contexte le régulateur met en garde : « pour atteindre les objectifs de politique énergétique en tenant compte du montant des charges à financer par le budget de l’Etat, il apparaît nécessaire de faire des choix quant aux installations à soutenir en fonction notamment du coût de leur soutien ».

La CRE pointe en particulier le coût disproportionné de l’aide photovoltaïque : nous tenons « à souligner le poids de la bulle photovoltaïque constituée avant le moratoire de décembre 2010 et l’importance qu’il y aurait à tenter de le réduire. En effet, les installations bénéficiant d’un dispositif de soutien antérieur au moratoire, dont le tarif d’achat moyen est de 510 €/MWh, représentent 73 % des charges et 38 % de l’énergie photovoltaïque soutenue au titre de 2019 ».

Sharon Wajsbrot

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L’Allemagne mise sur l’hydrogène

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L’Allemagne entend devenir le fournisseur numéro 1 de l’hydrogène dans le monde. Face aux enjeux du réchauffement climatique, les grandes puissances mondiales développent différentes stratégies pour aborder les défis de la transition énergétique. L’Allemagne a récemment annoncé un plan de développement de la technologie de l’hydrogène. L’objectif du pays : décarboniser son industrie et devenir le producteur et fournisseur numéro 1 d’hydrogène dans le monde.

iStock-Fokusiert

Un plan de 9 milliards d’euros

Le programme de développement adopté début juin entre dans le cadre d’un plan colossal de 130 milliards d’euros annoncé par le gouvernement allemand pour relancer son économie au sortir de la pandémie. L’Allemagne prévoit 50 milliards d’euros d’investissement dans la transition énergétique. La portion consacrée au développement de l’hydrogène inclut l’investissement dans la recherche, les infrastructures de production et le développement de partenariats internationaux. Le gouvernement ambitionne de consacrer 7 milliards d’euros au développement du marché intérieur et 2 milliards au développement de partenariats à l’échelle mondiale. A moyen terme, ce plan a pour objectif d’augmenter la capacité de production du pays à environ 10 Gigawatts avant 2040. Dans un plan adopté en décembre 2019, l’Allemagne s’était donné pour objectif de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici l’année 2030, par rapport à ce qu’elles étaient en 1990.

Le marché de l’hydrogène

L’hydrogène, qui permet de stocker de l’électricité, se présente comme une solution intéressante dans le cadre de la transition énergétique. Il permettrait notamment d’augmenter l’autonomie des batteries des voitures électriques et de « décarboner » les transports publics. On le retrouve aujourd’hui dans les secteurs de l’industrie comme l’acier, où il est produit à partir d’énergies fossiles. Le gouvernement allemand prévoit la production d’hydrogène « verte », produite à partir d’électricité durable (panneaux solaires, éoliennes, etc.). Le secteur ciblé par l’Allemagne est l’automobile, en voie forcée de décarbonation, après plusieurs affaires liées à des moteurs diesel frauduleux. Le plan de relance allemand s’engage clairement en faveur de l’énergie durable, refusant notamment l’octroi de primes à l’achat pour les véhicules à essence.

La concurrence chinoise et européenne

L’Allemagne n’est pas le seul pays à convoiter l’hydrogène. En Europe, la France entend consacrer 1,5 milliard d’euros de fonds publics sur trois ans pour développer un avion neutre en carbone d’ici 2035, propulsé à l’hydrogène. En 2018, l’ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait proposé un plan de développement de l’hydrogène, avec un budget de 100 millions d’euros sur deux ans. L’ancien ministre avait alors déclaré : « cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres ». La Chine, également engagée dans la course à l’hydrogène, s’est quant à elle fixée pour objectif de produire 1 million de voitures électriques à piles à hydrogène d’ici 2030. Les Chinois accusent cependant un net retard sur le développement de la technologie sur laquelle les Allemands, les Japonais et les Coréens planchent depuis plusieurs années.

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