Comment ça marche: un véhicule à hydrogène

INFOGRAPHIE – Un bus fonctionnant à l’hydrogène avec « zéro émission », a été mis en service mardi à Pau.

Écrit par La rédaction

Plus autonome que la voiture électrique, le véhicule à hydrogène est peut-être l’avenir de l’automobile. Le point sur son fonctionnement, ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

Produire sa propre électricité

La principale particularité d’une voiture à hydrogène est qu’elle est capable de produire elle-même son électricité. Comment ? C’est tout simple, enfin sur le papier ! Équipée d’un moteur électrique, l’auto utilise une pile à combustible (PAC), alimentée par le réservoir à hydrogène, une batterie et un inverseur (système qui permet de changer le sens de circulation du courant).

Au démarrage ou à vitesse réduite, le véhicule circule grâce à la batterie. Mais sur route et autoroute, là il faut davantage de puissance, c’est l’hydrogène qui va faire fonctionner la PAC afin de produire de l’électricité.

En phase de décélération, l’inverseur va transformer l’énergie récupérée en électricité, ce qui permettra de recharger la batterie.

© Honda

Un véhicule écolo

HondaHyundaiToyota, etc. Nombreux sont les constructeurs à faire le pari de l’hydrogène. Il faut dire qu’il y a plusieurs avantages à utiliser une telle motorisation.

Déjà d’un point de vue écologique. Le véhicule n’émet quasiment aucun son. La PAC, même en pleine puissance reste silencieuse et le moteur électrique, lui, fait peu de bruit.

Mais surtout, une voiture à hydrogène est un véhicule « zéro émission » : elle ne rejette pas de CO2, ni d’autres polluants atmosphériques mais uniquement de la vapeur d’eau. On a connu plus nuisible…

De plus, ce type d’automobile est beaucoup plus autonome qu’une voiture électrique, puisqu’avec un « plein », vous pouvez effectuer jusqu’à 650 km, contre 150 km en moyenne. Et pour le recharger cinq minutes suffisent, contre presqu’une nuit pour son homologue électrique. Cela fonctionne en fait comme une station-service, le conducteur s’approvisionnant à la pompe.

Problème de stockage

Si on peut délivrer plusieurs bons points au véhicule à hydrogène, cette technologie recèle tout de même certains inconvénients.

L’un des principaux est que le stockage de l’hydrogène prend énormément de place. Son réservoir est trois fois plus volumineux que celui destiné à l’essence ou au gasoil. Le problème est qu’une autonomie de 500 à 600 km nécessite de disposer d’environ 4 kg d’hydrogène, soit 45m3. Le contenant doit donc mesurer environ 3,5 mètres de côté. Par conséquent, on perd de l’espace dans l’habitacle.

Autre point négatif : si l’hydrogène est très présent sur Terre, il n’en existe pratiquement pas à l’état pur, c’est-à-dire sous forme dihydrogène. La quasi-totalité de l’hydrogène produit aujourd’hui provient de la décomposition d’hydrocarbures (énergies fossiles), ce qui entraîne d’importantes émissions de CO2 et autres polluants.

Il est donc nécessaire de trouver une nouvelle forme d’ »extraction », en utilisant par exemple, la technique de l’électrolyse haute température (afin de décomposer l’eau en hydrogène et oxygène à l’aide d’un courant électrique). Procédé qui nécessite néanmoins une grosse dépense d’énergie.

Manque d’infrastructures

En outre, si faire le plein d’une voiture à pile combustible est aussi simple et rapide que pour une voiture à essence, encore faut-il qu’il y ait les infrastructures pour. Or, c’est encore loin d’être le cas, notamment en France, qui accuse un sérieux retard en la matière. Le groupe Air liquide a cependant annoncé l’installation prochaine de la première station de distribution dans le département de la Manche afin d’approvisionner la flotte auto du Conseil général.

Enfin, produire une voiture à hydrogène représente un coût encore trop conséquent en raison notamment de la pile à combustible qui contient du platine, un métal rare et très cher. Il faudrait donc trouver un autre matériau plus abordable, comme le palladium.

La voiture à hydrogène porte en elle de belles promesses mais il faudra sûrement attendre plusieurs années avant qu’elle ne devienne l’auto de Monsieur Tout le monde… Pour vous faire une idée, le modèle de Toyota, Fuel cell Sedan, qui sera commercialisé au Japon puis en Europe en 2015 devrait avoisiner les 50 000 euros.

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