Non, les énergies fossiles n’appartiennent pas encore au passé
La rédaction5 janvier 20217 minutes de lecture
La transition énergétique n’appartient pas au monde du rêve ou du verbe. Les discours apocalyptiques comme moralisateurs, au choix, ne mènent nulle part s’ils nient les faits. Le principe de réalité est que nous n’avons aujourd’hui ni les moyens économiques, technologiques et politiques de nous passer dans un avenir proche des énergies fossiles. On ne remplace pas dix milliards de tonnes d’énergies fossiles consommées par an dans le monde par des imprécations. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas commencer à le faire, mais que se fixer des objectifs impossibles à atteindre est le meilleur moyen de ne pas réussir et de se décourager. Si la crise sanitaire doit au moins avoir un effet positif, c’est de nous remettre en phase avec le monde tel qu’il est.
Les énergies fossiles ne sont pas l’avenir, mais elles sont le présent. Il faut distinguer le bruit médiatique, les professions de foi politiques et idéologiques et la réalité. On peut le regretter, mais contrairement à ce qui est devenu un discours automatique bien-pensant, les énergies fossiles ne sont pas prêtes de disparaître. Pour trois raisons essentielles.
Tout d’abord, les transitions énergétique se réalisent sur des décennies. Il s’agit de transformations complexes et structurelles. L’unité de temps est le demi-siècle. C’est l’échelle d’un investissement dans des infrastructures énergétiques. Pour preuve, la transition du bois vers le charbon a commencé il y a deux siècles. Et dans plusieurs régions du monde, des dizaines de millions de personnes continuent encore à utiliser du bois et du charbon de bois.
Les énergies fossiles représentaient en 2019 pas moins de 84% de l’énergie primaire consommée dans le monde
Ensuite, les énergies fossiles représentaient en 2019 pas moins de 84% de l’énergie primaire consommée dans le monde, soit directement, soit transformée en électricité ou en chaleur (selon les statistiques de la BP Statistical review of world energy). Toute activité économique peut se réduire à une dépense et un échange d’énergie. La croissance, c’est un parc de machines en fonctionnement qui augmente. Par quoi sont faits les vêtements que nous portons, les aliments que nous mangeons, les équipements électroniques que nous utilisons et les moyens de transport que nous empruntons? Il n’y a pas une activité économique dans le monde moderne qui ne soit pas dépendante des machines. Et les machines fonctionnent avec de l’énergie.
Ceux qui pronostiquent la fin rapide des énergies fossiles n’ont aucune idée des problèmes d’échelle et d’ampleur des transformations à mener. L’humanité consomme chaque année environ 10 milliards de tonnes de carburants fossiles. Comment les remplacer? La réponse est: nous ne savons pas vraiment.
Il y a en fait un temps incompressible pour déployer les nouvelles technologies sans compter leur efficacité toute relative. La transition nécessite une addition de technologies existantes ou balbutiantes et des investissements considérables. Et la décroissance est un leurre. Le monde l’a connu en 2020, contraint et forcé par la pandémie, et c’est une catastrophe économique et sociale dont on ne mesure pas encore l’ampleur.
Les renouvelables, une solution partielle et limitée
En matière d’électricité, les renouvelables offrent une solution mais partielle et limitée. Ils sont coûteux car intermittents et car il s’agit de sources énergies peu concentrées et extensives. Elles demandent, beaucoup d’installations et beaucoup de surfaces au sol. Et leur production n’est jamais assurée. Plus de la moitié de la population mondiale se concentre aujourd’hui dans les grandes villes et de plus en plus dans les méga cités. Les renouvelables ne sont pas capables de les alimenter de façon durable. On peut même ajouter que les renouvelables ne peuvent exister sans énergies fossiles. On ne peut fabriquer et transporter des éoliennes et des panneaux solaires sans carburants fossiles…
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