Installée sur la petite commune de Saint-Just-de-Claix, Lactalis deverse depuis des années ses eaux usées dans l’Isère qui se trouve en contrebas du site. Le groupe fromager souhaite construire sa propre station d’épuration, tandis que la mairie l’enjoint de se raccorder au réseau public.
Par Nathalie Rapuc / édition ARPublié le 20/10/2017 à 18:16 Mis à jour le 21/10/2017 à 15:40Sur la petite commune de Saint-Just-de-Claix, trois entreprises sont implantées depuis de nombreuses années sur les rives de l’Isère.
A l’origine en 1940, il s’agissait d’une seule industrie « l’Etoile du Vercors ». Elle a été divisée et revendue à trois groupes : Saint-Jean, Rians et enfin Lactalis (qui a gardé le nom du site).
Un réseau d’assainissement construit en 2014
En 2000, L’Etoile du Vercors demande un raccordement à un réseau d’assainissement. Entre temps, en 2011, Lactalis reprend la fromagerie.
Trois ans plus tard, en 2014, le réseau d’assainissement aux portes du site est terminé. Il a coûté 22 millions à l’intercommunalité.
En 2015, la PME Saint Jean investit près de 5 millions d’euros et se raccorde au réseau public d’assainissement. Elle est ensuite certifiée ISO 14 000 (performance environnementale). Pour son directeur, Guillaume Blanloeil, « Il n’y a aucune raison que dans un pays comme la France, de rejeter ses eaux usées dans le milieu naturel (…) C’est important d’être une entreprise responsable ».
Lactalis veut construire sa propre station d’épuration
De son côté, la multinationale Lactalis dépose des demandes de permis de construire auprès du maire de Saint-Just-de-Claix pour construire une station d’épuration autonome.
Permis successivement refusé par le maire qui souhaite préserver la zone agricole autour de l’usine ainsi que les riverains. D’autant que le réseau public est techniquement apte à traiter les eaux usées de l’Etoile du Vercors.
Suite à cette pollution, en septembre 2016, l’Etat met en demeure l’Etoile du Vercors de mettre fin à cette pollution et a lance une procédure de consignation à son encontre de plus de deux millions d’euros. Mais la préfecture ne peut contraindre Lactalis à se raccorder au réseau d’assainissement public.
Lactalis n’a pas répondu à nos sollicitations et n’explique pas pourquoi l’entreprise déverse depuis des années l’équivalent d’une ville de 10 000 habitants en eaux usée dans l’Isère qui se trouve en contrebas de l’usine.
Un bras de fer qui se poursuit
Pour sa part, le maire de la commune de Saint-Just-de-Claix souhaite toujours que la multinationale se raccorde au réseau public afin de participer aux frais de fonctionnement, et pour que le traitement des eaux usées reste sous le contrôle public.
La Frapna Isère, une association environnementale, a déposé plainte pour pollution des eaux en mars 2017.
En attendant qu’une sollution technique se concrétise, les eaux usées de la multinationale sont toujours déversées dans l’Isère.