les propriétaires jugés en juin à Montpellier Pour Cette soignante Expulsée

Les propriétaires avaient notamment coupé l’eau chaude, l’électricité, l’antenne … Statue de la déesse de la Justice (illustration) … convoqués le 29 juin pour être jugés devant le tribunal correctionnel, a annoncé … 

Infirmière en première ligne face au coronavirus expulsée : les propriétaires jugés en juin à Montpellier

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  • La jeune femme, qui travaille au CHU de Montpellier, a pu être relogée le temps du confinement. / MaxPPP

Faits diversCoronavirus – Covid 19JusticePublié le 17/04/2020 à 05:07 , mis à jour à 08:34

l’essentielUne infirmière anesthésiste qui habitait Montarnaud, près de Montpellier dans l’Hérault, a été poussée dehors par ses propriétaires car elle travaille en première ligne pour lutter contre le coronavirus. Ces derniers qui craignaient de tomber malades. Ils passeront devant le juge fin juin.

« C’est une honte » Mélina Florès, une infirmière anesthésiste de 37 ans en parle encore avec des sanglots dans la voix. À Montarnaud, près de Montpellier dans l’Hérault, ses propriétaires qui habitent l’étage au-dessous de la maison que la jeune femme loue avec sa mère, son compagnon et ses deux enfants, ont tout fait pour expulser cette famille.

Coronavirus : le couple de l’Hérault ayant contraint une infirmière à déménager sera jugé en juin

Ces propriétaires âgés de 75 et 80 craignaient d’être contaminés par le coronavirus. Ils comparaîtront le 29 juin devant le tribunal correctionnel de Montpellier.

 La soignante, Mélina Florès, est infirmière du CHU de Montpellier. (ILLUSTRATION)
La soignante, Mélina Florès, est infirmière du CHU de Montpellier. (ILLUSTRATION) AFP/Kenzo Tribouillard

Par V.G. avec AFPLe 15 avril 2020 à 19h49

Ayant contraint une infirmière anesthésiste à quitter son domicile par peur d’être contaminés par le Covid-19, un couple de propriétaires héraultais va devoir s’expliquer devant la justice. Ils sont convoqués le 29 juin pour être jugés à Montpellier, a annoncé mercredi le parquet.

Âgés de 75 et 80 ans, les propriétaires du logement situé à Montarnaud, à 20 km au nord-ouest de Montpellier, ont été présentés au parquet mercredi au terme de leur garde à vue et se sont vus notifier une convocation par procès-verbal à l’audience du tribunal correctionnel de Montpellier du 29 juin, précise le procureur de la République Fabrice Belargent dans un communiqué.

Ils seront poursuivis pour « emploi de voies de fait ou contrainte pour forcer des personnes à quitter leur lieu d’habitation », « harcèlement moral », « atteintes à l’intimité de la vie privée », « dégradations volontaires légères ».

Un acte « abject » pour le ministre du Logement

Le 31 mars, les gendarmes de la compagnie de Castelnau-le-Lez (Hérault) étaient intervenus pour assister Mélina Florès, infirmière du CHU de Montpellier, qui assurait avoir été contrainte de quitter l’habitation qu’elle occupait avec sa famille. L’affaire, relayée sur les réseaux sociaux et racontée par la presse, avait été jusqu’à susciter la colère du ministre du Logement. « Ce qu’ont fait ces gens est abject. Cela montre ce que la crise révèle de plus sombre chez les gens », s’est emporté Julien Denormandie dans La Provence.

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La soignante, âgée de 37 ans, occupait avec son compagnon, sa mère et ses deux enfants, le rez-de-chaussée d’une maison dans le village de Montarnaud. Elle avait expliqué aux journalistes que ses propriétaires, qui logeaient à l’étage, craignaient d’être contaminés par coronavirus et avaient notamment coupé l’eau chaude, l’électricité et l’antenne de télé et faisaient beaucoup de bruit tôt le matin, pour la forcer à partir.

La mère de famille a, depuis, été relogée à Montpellier le temps du confinement. Son compagnon a trouvé refuge dans la maison de ses parents. Sa mère, elle, a dû regagner la maison de retraite dans laquelle elle logeait avant le confinement.

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