L’oxygène disparaît des océans




L’oxygène disparaît des océans, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme

Publié Hier à 18h51
Une nouvelle étude parue en février 2018 confirme que les océans perdent leur oxygène. L’étendue touchée par le manque d’oxygène est aujourd’hui aussi vaste que le territoire de l’Union européenne. Cette asphyxie des milieux marins, causée par l’activité humaine, augmente le réchauffement climatique, met en danger la vie aquatique et les grands équilibres planétaires.
Sites côtiers où les charges en nutriments ont causé ou exacerbé la décroissance du contenu en oxygène jusqu’à des concentrations < 2 mg/l (< 63 µmol/l) (points rouges) et zones de minimum d’oxygène à 300 m de profondeur (concentrations en dégradé bleu). Carte construite à partir des données de R. Diaz, et du World Ocean Atlas (2009), qui couvre les 50 dernières années, mise à jour par les membres du GO2NE de IOC-UNESCO.

Le Global ocean oxygen network, un groupe de travail créé en 2016 par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, représentant 21 institutions dans 11 pays, a analysé les recherches menées sur la perte d’oxygène en milieux marins dans une étude publiée en février par la revue Nature. Elle confirme des résultats déjà parus en 2017 : les océans s’asphyxient. Plus grave : cette tendance devrait se poursuivre selon les scientifiques, et cela au fur et à mesure que la Terre se réchauffera.

Les océans manquent d’oxygène sur une étendue désormais aussi vaste que le territoire de l’Union européenne, soit plus de 4,5 millions de kilomètres carrés. Chaque année, ils perdent un milliard de tonnes d’oxygène; la perte a atteint plus de 2% depuis 1960.

En effet, le phénomène s’est surtout développé depuis le milieu de 20e siècle et il progresse d’environ un mètre par an dans le Pacifique et la Baltique. Mais pas seulement. L’océan Atlantique est lui aussi malade : une zone pauvre en oxygène en bordure du continent africain est aussi étendue que le territoire des Etats-Unis. Les régions côtières en général sont les plus touchées. Les sites à faible teneur en oxygène, aussi appelées les  » zones mortes  » ou presque aucune vie n’est aujourd’hui possible, y ont été multipliés par dix depuis les années 50. Plus de 500 zones présentent aujourd’hui une concentration d’oxygène inférieur à 2 mg/litre, le seuil souvent utilisé pour délimiter l’hypoxie. Avant 1950, moins de 10 % de ces sites souffraient d’hypoxie.

« Dans les « zones mortes » traditionnelles, comme celles de la baie de Chesapeake (Etats-Unis) et de la mer Baltique, la teneur en oxygène atteint des niveaux si bas que beaucoup d’animaux meurent asphyxiés » explique la rapport.

Les animaux marins menacés

Quelles sont les conséquences de cette situation ? Selon Nature, un bas niveau d’oxygène a des conséquences sur la reproduction, l’espérance de vie et le comportement de la vie marine. Des bas niveaux d’oxygène peuvent même altérer l’expression génétique des animaux et affecter les générations futures.

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