Un modèle alternatif à l’industrie textile

Le pari d’Hopaal : ne s’habiller qu’à partir de matières recyclées

A partir de matériaux à moindre impact et revalorisés, Hopaal propose une gamme de vêtements en tissu, en matières 100 % recyclées. Un modèle alternatif à l’industrie textile qui reste la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole.

On dit que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. C’est aussi à partir des vieux tissus qu’on fait les vêtements les plus écolos. C’est en tout cas la promesse d’Hopaal, la marque cofondée par Clément Maulavé et Mathieu Couacault qui commercialise une gamme de vêtements 100 % recyclés.


Inspirés par Patagonia, qui éco-conçoit des vêtements fabriqués à partir de coton biologique et de chlorofibres, les deux amis qui se sont rencontrés en école de commerce, à Toulouse, avaient pour ambition de « créer la marque la plus clean possible en ayant un impact positif sur la société autant que sur l’environnement », raconte Clément.

En réutilisant les fibres de vieux vêtements, des chutes de production et des bouteilles en plastique recyclées, Hopaal propose ainsi des pulls, bonnets, T-shirts et sweats respectueux de l’environnement.

Economies d’eau et d’énergie


 

Tandis qu’il faut compter 11 000 litres d’eau pour produire un kilo de coton (soit environ 2 500 litres pour fabriquer un T-shirt), seulement 30 à 50 litres d’eau sont nécessaire à la confection d’un T-shirt recyclé, essentiellement pour laver les fibres.

« Si le coton recyclé est déjà coloré et qu’il n’y a pas besoin de le teindre, on utilisera encore moins d’eau », précise le jeune co-fondateur.


Ce procédé de fabrication permet également de réaliser des économies en terme de consommation énergétique par des machines, car le travail de tri et de collecte de fibres usagées reste l’affaire de l’humain.

Pourtant, le vêtement recyclé coûte en moyenne plus cher que la fibre vierge, puisqu’il faut collecter, trier et nettoyer à la main avant d’assembler. Ce qui implique plus de temps passé à la fabrication.


15 euros la paire de chaussettes, 35 euros le T-shirt, 80 euro le sweat : « On s’efforce de couvrir tous les budgets en restant abordable, poursuit Clément. Pour se faire, on ne réalise pas d’économies sur la matière mais sur la conception, en proposant des produits simples et minimalistes ». Le signe distinctif et logo de la marque : deux petites vagues brodées au niveau du col.

Soutenir des actions à impact postif

 

La start-up installée à Anglet, au Pays Basque, depuis sa création en 2016, implique également ses clients dans le processus de création en leur donnant le choix de reverser une partie de son chiffre d’affaires, à hauteur de 1%, pour soutenir des actions sociales et environnementales.

Un dimension de « mécénat » qui profite pour l’heure à deux associations. L’une oeuvre pour la conservation des récifs coralliens; Coral Guardian, l’autre pour la protection des montagnes; Mountain Wilderness.

En prévision de proposer prochainement des chemises et des vestes, Hopaal souhaite élargir encore son champ d’action, avec la mise en place d’un programme de recyclage de filets de pêche, qui serviraient à la confection de bouton. « Là on pourra se targuer d’être 100% recyclé, pour pousser la démarche à fond », s’enthousiasme Clément.


A l’heure où l’industrie du textile représente la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole, Hopaal prouve qu’il est possible de produire autrement, dans le respect de l’environnement. « On a tellement accumulé de ressources, que ce soit dans les décharges ou dans nos armoires qu’aujourd’hui on pourrait arrêter la culture du coton et ne s’habiller qu’à partir de matières recyclées », conclut songeur le jeune entrepreneur.

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