le prix du gazole passe au-dessus du 95

Du jamais vu : le diesel est plus cher que l’essence !

 
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>Économie|Marc Lomazzi avec Sébastien Lernould, Stanislas de Livonnière et Fabien Casaleggio|15 octobre 2018, 21h30|MAJ : 15 octobre 2018, 22h18|
Paris, lundi 15 octobre 2018. A la station Total de la rue Fabert (VIIE), le gazole était ce lundi plus cher que l’essence. LE PARISIEN/OLIVIER ARANDEL

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Dans 20% des stations-service du pays et jusqu’à 60% par endroit, en Ile-de-France, le prix du gazole dépasse celui du sans-plomb 95. La faute au rattrapage fiscal qui pénalise le diesel.

Quel est le point commun entre le gazole facturé ce lundi 1,538 euro au Carrefour Market de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) et celui vendu 1,509 euros au Super U de Mirepoix (Ariège) ? À chaque fois, le diesel y est plus cher que l’essence. L’écart est encore millimétrique avec le sans-plomb 95 (SP 95), de l’ordre de quelques centièmes de centime, mais les exemples abondent de ce croisement des courbes. Surtout, le phénomène est totalement inédit.


« C’est vrai, c’est la première fois, chez nous, que le prix du gazole passe au-dessus du 95, confirme un pompiste BP d’Argenteuil (Val-d’Oise), une ville où trois stations sur dix affichent le gazole supérieur au SP 95. Forcément, ça fait parler les clients. Certains ne sont pas contents. » Dans l’ensemble du département, 40 % des stations-service (46 sur 115) sont dans le même cas.

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Ailleurs en Ile-de-France, la situation varie assez fortement. Si, à Paris, le diesel est plus cher que l’essence dans un peu moins de 18 % des stations, le pourcentage grimpe à plus de 35 % en Seine-et-Marne et dans les Hauts-de-Seine, dépasse 40 % en Essonne, atteint 47 % dans les Yvelines et culmine à 58 % en Seine-Saint-Denis et même à… 62 % dans le Val-de-Marne.




À l’échelle nationale, le phénomène est moins massif. Mais 2089 des 9902 stations recensées sur le site www.prix-carburants.gouv.fraffichaient tout de même un gazole au-dessus de l’essence. Les propriétaires de véhicules diesel sont donc en train de perdre un avantage fiscal historique qui remontait à l’après-guerre.

Une conséquence des politiques successives


« À partir des années 80, rappelle Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, le gouvernement a aussi voulu aider les constructeurs français concurrencés les petites voitures asiatiques. » Pour Renault et, surtout PSA, avec son modèle phare la 205 lancée en 1983, le succès sera phénoménal. Normal : les voitures diesel consomment, à puissance égale, 20 % de moins que les modèles essence, et le carburant est beaucoup moins taxé.

Les premiers ratés interviennent avec le gouvernement Jospin. La ministre verte Dominique Voynet s’attaque au diesel accusé d’être à l’origine d’une pollution aux particules fine. Sous François Hollande est prise la décision de faire fondre l’avantage fiscal octroyé au diesel, percuté de plein fouet en 2015 par le scandale du « Dieselgate » qui frappe Volkswagen.

Avec l’arrivée à l’Élysée d’Emmanuel Macron, aiguillonné par Nicolas Hulot, le mouvement s’accélère. Dans la foulée du rééquilibrage fiscal entamée en 2015, la fiscalité sur le gazole augmentera en 2018 de 7 centimes et de 4 centimes pour l’essence. Objectif : faire converger le prix des deux carburants d’ici à la fin du quinquennat.

« Ce fameux rattrapage fiscal, c’est surtout un jackpot pour les finances publiques, grince Pierre Chasseray. Un centime de hausse de la fiscalité, c’est 400 à 450 millions d’euros qui tombent dans les caisses de l’État. On veut faire croire qu’on va sauver la planète, la vérité, c’est que Bercy cherche 12 milliards pour compenser l’exonération de la taxe d’habitation. »

«Ils vont payer et payer cher !»


Conjugué à la flambée des cours du brut – le brent est passé de 66 dollars en janvier à 80 dollars – , le coup de bambou fiscal pèse lourd en tous cas dans le budget des conducteurs. « Ils vont payer et payer cher !», tempête Pierre Chasseray dont le formulaire de l’opération « Coup de pompe » invitant les automobilistes à adresser leur facture d’essence à l’Élysée a déjà été téléchargé plus de 700 000 fois.

Après les retraités, les automobilistes, touchés au portefeuille, vont-ils alimenter la grogne sociale ? Cela ferait du monde. Si moins de la moitié des véhicules achetés en France sont désormais des diesel, ils représentent encore plus de 80 % des 30 millions de voitures en circulation dans le pays.

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