VITRY-SUR-ORNE (MOSELLE)
Elle a volé la vedette au lavoir, aux maisons vigneronnes et aux vestiges mérovingiens. Dans la petite ville de Vitry-sur-Orne, en Moselle, la balayeuse municipale est devenue la coqueluche des environs. La raison de son succès ?
Equipée d’un système de dopage à l’eau acheté 1 000 €, elle a réduit sa consommation de carburants de… 30%! De quoi susciter la curiosité des communes, des professionnels et des particuliers des environs. « Nous recevons régulièrement des appels de gens qui nous demandent si c’est bien vrai », confie Luct Corradi, le maire de Vitry-sur-Orne, l’une des premières communes en France à avoir équipé ses véhicules de voirie, en 2007.

Car, en plus de la balayeuse, le système a été installé sur la camionnette et l’utilitaire de la commune. La seule contrainte? Remettre de l’eau de pluie régulièrement dans un réservoir. « On économise 1 200 € de carburant chaque année, assure le maire. Ce n’est vraiment pas négligeable! » L’histoire de la balayeuse de Vitry-sur-Orne a fait des émules. Le même système a été installé sur un Jumper du conseil général de Moselle, des véhicules de voirie de nombreuses communes, des camions et des utilitaires de professionnels. « Tout cela se fait par le bouche à oreille, explique-t-il. C’est un système très intéressant pour les vieux véhicules qui consomment beaucoup. »
Pour l’heure, seuls 10 000 véhicules seraient équipés en France. Mais le phénomène s’accélère depuis un an et demi et les clients sont de plus en plus nombreux. Besançon et Cahors ont équipé des véhicules municipaux, Veolia et la Lyonnaise des eaux ont testé le système et, cet été, Calvi a décidé d’installer sur ses camions-bennes un kit quasi similaire vendu sur Internet par la société
MoteurS.Bzh. « Nous avons constaté entre 10 et 12% d’économies par tournée », indique Gilles Brun, le président de la communauté de communes de Calvi, qui espère économiser quelque 160000 € par an.
Déjà, des communes voisines s’interrogent : pourquoi les constructeurs n’y ont pas pensé avant ? « C’est difficile à dire, lance Gilles Brun. Mais si j’étais très réticent au départ, je ne le suis plus du tout. » Idem pour Bruno Théaud, PDG de Trans Littoral, une petite société de transport frigorifique basée à côté de Rennes. Voilà déjà trois ans que le chef d’entreprise a installé le kit vendu environ 700 € sur l’un de ses camions. « Je l’ai amorti en six mois, assure-t-il. Et aujourd’hui, j’économise entre 300 et 400 € par mois en carburant. » D’ici à novembre, les trois camions de Bruno Théaud seront équipés. « Vu le contexte de crise, ces économies me permettent de me maintenir à flot, glisse-t-il. Et avec l’augmentation des prix des carburants, je ne sais pas comment je ferais sans. »