UN COÛT EXHORBITANT POUR les énergies renouvelables

Le soutien aux énergies renouvelables beaucoup plus cher que prévu

Le coût du soutien public aux énergies renouvelables électriques va largement augmenter en 2020. En cause : les mesures de confinement qui ont provoqué une chute brutale des prix de l’électricité sur les marchés de gros. Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer ces mesures contre un budget de 4,7 milliards prévu initialement.

Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d'euros seront nécessaires pour financer le soutien aux énergies renouvelables électriques en 2020. (Photo by GUILLAUME SOUVANT/AFP)
Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer le soutien aux énergies renouvelables électriques en 2020. (Photo by GUILLAUME SOUVANT/AFP) (AFP)

Par Sharon WajsbrotPublié le 18 juil. 2020 à 10h42Mis à jour le 18 juil. 2020 à 23h29

C’est l’un des effets collatéraux de la crise sanitaire. Cette année, le soutien public aux énergies renouvelables électriques va coûter bien plus cher que prévu. Selon les dernières estimations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), un surcoût pour les finances publiques de  milliard d’euros est à prévoir.

Une hausse liée à la baisse des prix de marché

« Cette hausse résulte très majoritairement de la baisse importante des prix de marché par rapport aux prix de marché attendus lors de l’évaluation de la prévision (- 18,5 €/MWh) en raison notamment de l’état d’urgence sanitaire », explique la CRE dans sa délibération.

Bénéficiaires d’un accès prioritaire au réseau de distribution d’électricité, les éoliennes et les panneaux solaires ont continué de produire à plein pendant toute la période de confinement, alors même que la demande d’électricité et les prix se sont effondrés. Cela d’autant plus que les vents ont été particulièrement favorables à l’énergie éolienne au premier trimestre.

Or, grâce à des mécanismes d’appels d’offres destinés à accélérer la croissance de ces énergies, ces installations bénéficient d’un tarif de rachat de l’électricité qu’ils produisent garanti par l’Etat. Et au coeur de la crise sanitaire, les prix de marché de l’électricité sont passés plusieurs fois en territoire négatif…

Au total, selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer les aides aux énergies renouvelables électriques en 2020 contre un budget de 4,7 milliards prévu initialement. Le phénomène engendre logiquement une hausse des charges de service public de l’énergie. Outre le soutien aux énergies renouvelables, ces charges intègrent les surcoûts liés à la péréquation tarifaire dans les zones peu ou pas connectées au réseau électrique (ZNI) ou encore d’autres dispositifs sociaux. Elles doivent atteindre 8,851 milliards d’euros en 2020 contre 7,929 milliards d’euros prévus initialement.

Pour l’Etat, la marche à franchir par rapport aux charges budgétaires de 2019 est notable. La CRE estime que le coût du soutien aux énergies renouvelables électrique s’élève à 5,167 milliards d’euros en 2019. D’autant plus que la TICPE (taxe sur les produits pétroliers) et de la TICC (taxe sur le charbon) qui financent chaque année le compte d’affectation spéciale « Transition énergétique », dans le budget de l’Etat, seront bien plus contraintes en 2020, à cause là aussi, des effets du confinement.

Pour le régulateur ce n’est toutefois qu’un début. Avec notamment l’accélération de la transition énergétique et l’entrée sur le réseau de 6,5 Twh de nouvelles capacités de production électrique renouvelable, les charges du service public de l’énergie doivent atteindre 9,1 milliards d’euros en 2021.

Le coût du soutien au photovoltaïque pointé du doigt

Dans ce contexte le régulateur met en garde : « pour atteindre les objectifs de politique énergétique en tenant compte du montant des charges à financer par le budget de l’Etat, il apparaît nécessaire de faire des choix quant aux installations à soutenir en fonction notamment du coût de leur soutien ».

La CRE pointe en particulier le coût disproportionné de l’aide photovoltaïque : nous tenons « à souligner le poids de la bulle photovoltaïque constituée avant le moratoire de décembre 2010 et l’importance qu’il y aurait à tenter de le réduire. En effet, les installations bénéficiant d’un dispositif de soutien antérieur au moratoire, dont le tarif d’achat moyen est de 510 €/MWh, représentent 73 % des charges et 38 % de l’énergie photovoltaïque soutenue au titre de 2019 ».

Sharon Wajsbrot

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