Un prêté pour un rendu.

A Bombay, la mer recrache des tonnes d’ordures abandonnées par l’homme


Une grosse tempête de mousson et de grands coefficients de marée ont fait revenir sur le littoral des quantités impressionnantes de déchets

A Bombay, le 13 juillet.

Un prêté pour un rendu. Tel est le message que semblent avoir voulu laisser les grandes marées, à Bombay, durant le week-end du 14-15 juillet. La mer d’Arabie, déchaînée par la conjonction de grands coefficients et de perturbations de mousson extrêmement fortes (1 817 mm de pluie depuis début juin), a vomi des tonnes d’ordures sur le littoral de la capitale financière de l’Inde, donnant un spectacle affligeant sur les plages. Mais c’est sur la célèbre promenade de Marine Drive, dans les quartiers chics du sud de la péninsule sururbanisée, que le phénomène a été le plus impressionnant.


Les vagues, en déferlant au-dessus de la digue, ont recraché en cinq jours 40 tonnes de déchets. Bouteilles en plastique, emballages, morceaux de polystyrène, caoutchouc, tongs et chaussures de toutes sortes… « Il est évident que les gens jettent ces trucs sans aucun esprit civique, soit directement dans la mer, soit dans les rivières, les conduites d’eau pluviale et les tuyaux d’assainissement qui, au bout du compte, rejettent tout dans la mer également », indique-t-on à la mairie.

Au total, ce sont plusieurs centaines de tonnes de déchets qui ont été ramassés. Rien que sur le sable de Versova, Juhu, Dadar et Chowpatty, les balayeurs disent avoir collecté 361 tonnes. Mardi 17 juillet, l’organisation non gouvernementale Citizen Circle for Social Welfare and Education a déposé plainte à la Haute Cour de Bombay, afin de dénoncer « l’état lamentable des eaux » et « l’extrême dangerosité de la pollution pour l’écosystème », explique leur avocat, Shehzad Naqvi.


Interdiction du plastiqueLes défenseurs de l’environnement dénoncent « les insuffisances des systèmes de retenue flottants » installés dans les estuaires de la ville et aux sorties des égouts. Il faudrait, selon eux, « fixer des filets jusqu’au fond de l’eau », afin d’empêcher les déchets solides de partir librement dans la mer. Et surtout, équiper la mégapole…

Regardez (une vidéo France 24) :




« Cher océan. Nous avons joué avec toi et tes habitants. j’ai honte, en tant qu’humain, d’avoir atteint ce point de rupture.

La nature nous rend ce qu’on lui a donné. »


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