OBFCM : un mouchard imposé par l’UE
A partir du 1er janvier 2020, toutes les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers neufs seront équipées du On-Board Fuel Consumption Meter (OBFCM), imposé par l’Union Européenne. Mais dans quel but ?
Dès 2021 les constructeurs automobiles devront transmettre à l’UE des données sur la consommation réelle de carburant de leurs véhicules par le biais de cette véritable boîte noire embarquée. Cette mesure, prévue par le nouveau cycle WLTP, a pour objectif de corréler les valeurs homologuées avec les données réelles de conduite. Le constructeur doit en effet garantir l’exactitude des données avec une marge de plus ou moins 5%.
Mais sous couvert de transparence louable pour les consommateurs, l’objectif caché n’est-il pas à terme de contrôler ou taxer les conducteurs qui se montrent trop énergivores ? La question est légitime dans la mesure où ce mouchard électronique aura pour but de collecter les données de consommation de carburant (OBFCM) via la gestion moteur mais pas seulement. Le logiciel enregistrera aussi la consommation d’énergie des voitures électriques ou hybrides rechargeables. Il enregistrera également la distance totale parcourue par le véhicule depuis sa mise en service, le débit de carburant et même la vitesse du véhicule…
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Et à compter de 2021, la transmission des données à la Commission sera mise en place. A ce stade, le mystère demeure entier car on ne sait pas très bien comment le transfert de données futur sera mis en oeuvre ni quelle utilisation en sera exactement faite.
Selon certains experts interrogés sur ce sujet sensible de la collecte de données de conduite, l’introduction d’une taxe annuelle directement liée à la consommation de carburant (donc aux émissions de CO2) serait envisageable. Reste à savoir si elle se limiterait à punir les constructeurs dont les valeurs d’homologation sont trop éloignées de la réalité, ou carrément à imposer les conducteurs sur la base de leur consommation de carburant, incitant ainsi tout le monde à lever le pied…
Avec l’informatisation croissante de l’automobile, une part de liberté semble devoir s’évaporer aussi dans l’atmosphère.