le CO2 en carburant

Un catalyseur qui transformera le CO2 en carburant

Au-delà de la réduction des émissions, la lutte contre le changement climatique passe par la capture et le stockage du CO 2 déjà présent dans l’atmosphère. À long terme, le nouveau système imaginé par des chercheurs de l’Ircelyon et d’autres laboratoires, pourrait être disponible sous forme de films ou de panneaux capables de capter le CO 2 et d’alimenter des piles à combustible.

Jérôme Canivet, spécialiste de la catalyse pour la chimie fine ou l'énergie, à l'Ircelyon.
Jérôme Canivet, spécialiste de la catalyse pour la chimie fine ou l’énergie, à l’Ircelyon. (DR)

Par Jacques HennoPublié le 2 mars 2020 à 07:30

Selon les scientifiques du GIEC, le dioxyde de carbone (CO2) est, avec le protoxyde d’azote et le méthane, l’un des principaux gaz responsables de l’effet de serre additionnel. La lutte contre le changement climatique ne passe pas seulement par la réduction des émissions de CO2, mais aussi par la capture et le stockage du gaz déjà présent dans l’atmosphère.

« Pour s’en débarrasser, on peut aussi tenter de le transformer en un produit à valeur ajoutée pour la société », explique Jérôme Canivet, spécialiste de la catalyse pour la chimie fine ou l’énergie, à l’Ircelyon, l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon, mixte entre le CNRS et l’université. La catalyse ? C’est l’action par laquelle une substance – le catalyseur – modifie la vitesse d’une réaction chimique.

Justement, Jérôme Canivet et son collègue, Florian Michael Wisser, ainsi que des chercheurs du Laboratoire de chimie des processus biologiques (LCPB), du Laboratoire de spectrochimie infrarouge et Raman (LASIR) et de l’université d’Aix-la-Chapelle, viennent de publier dans la revue Angewandte Chemie International Edition, les résultats de leurs travaux. Ils ont mis au point des catalyseurs solides et poreux, capables de transformer, grâce à la lumière du soleil, le CO2 en acide formique, utilisable comme carburant pour les piles à combustible.

En méthanol comme combustible

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« C’est le résultat de trois années de recherche en équipe, se réjouit Jérôme Canivet. Il y a cinq ans, nous avions déjà mis au point avec le LCPB un système pour transformer le CO2, mais il était imparfait : il utilisait deux composantes qui se désactivaient au bout de quelques heures. » Le nouveau système, en théorie, pourrait fonctionner en continu. « Comme nous sommes dans un procédé à base de solides, nous pouvons imaginer, à long terme, de réaliser des dispositifs manipulables, comme des films ou des panneaux qui permettraient de capturer le CO2 et de le transformer en acide formique », espère Jérôme Canivet. De même, les recherches se poursuivent pour améliorer le système, qui a besoin d’une source d’électrons extérieure, et pour transformer le CO2 non plus en acide formique mais en méthanol, utilisable par l’industrie chimique ou comme combustible.

LE PROJET

IRCELYON

Jacques Henno (@jhennoparis)

ces aeriens qui polluent

Ryanair, Easyjet… ces compagnies aériennes qui polluent plus que des centrales à charbon

Ryanair est entrée lundi dans le Top 10 des plus gros émetteurs de CO2 en Europe, devant nombre d’usines réputées polluantes.

 Ryanair émet plus de CO2 que les usines les plus polluantes de France, ArcelorMittal Dunkerque et ArcelorMittal Méditerranée à Fos-sur-Mer.
Ryanair émet plus de CO2 que les usines les plus polluantes de France, ArcelorMittal Dunkerque et ArcelorMittal Méditerranée à Fos-sur-Mer. LP/Olivier Arandel

Par Aurélie Rossignol, avec Victor AlexandreLe 2 avril 2019 à 12h29

C’est une première qui devrait conforter les Gilets jaunes dans l’ une de leurs revendications phares, la taxation du kérosène. Ce lundi, la compagnie aérienne Ryanair s’est fait une place dans le Top 10 des plus gros émetteurs de CO2 d’Europe, jusqu’à présent exclusivement composé de centrales à charbon. Elle arrive en effet en neuvième dans ce classement fait par l’ONG Transport & Environment (T & E), à partir des données annuelles de l’Union européenne.

Un symbole à l’heure où le secteur de l’aérien est justement montré du doigt par les écologistes et le mouvement de contestation qui s’exprime depuis novembre en France. « Ryanair est le nouveau charbonnier ! » s’inquiète le directeur du secteur aviation chez T & E, Andrew Murphy.

Selon les calculs de son association, les émissions de carbone des compagnies aériennes ont globalement augmenté de 4,9 % en Europe l’an dernier, alors que la tendance est plutôt à la baisse tous secteurs confondus. Si l’on regarde sur les cinq dernières années, c’est pire : la pollution au carbone due au trafic aérien en Europe a augmenté de 26,3 %, dépassant de loin tous les autres modes de transport.

Plus de CO2 émis que les usines d’ArcelorMittal

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La compagnie irlandaise à bas coûts émet ainsi 26 % de ce que le plus gros pollueur d’Europe, la centrale thermique polonaise de Belchatow, rejette en millions de tonnes de CO2. Ryanair est aussi presque à égalité avec la centrale de Boxberg, en Allemagne, ou la centrale de Kozienice en Pologne. Elle émet aussi plus que les usines les plus polluantes de France, ArcelorMittal Dunkerque (Nord) et ArcelorMittal Méditerranée à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Pourtant, la flotte de la low cost irlandaise est parmi les plus modernes, consommant le moins de carburant. Mais le volume d’avions et de vols est tel qu’elle prend de loin la tête du classement des compagnies aériennes.

Parmi elles, EasyJet arrive en deuxième position, avec un rejet équivalent à environ 16 % de ce que le pollueur numéro 1 émet avec ses grandes cheminées de 300 mètres. Lufthansa est en troisième position du classement des compagnies émettrices et British Airways en quatrième. Chacune polluant plus que des centrales comme celle d’EDF à Cordemais (Loire-Atlantique) ou encore la Raffinerie de Normandie de Total à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime).

KLM, l’associée néerlandaise d’Air France, arrive en neuvième position, tandis que la compagnie tricolore est, elle, très loin du Top 10. Globalement, la plupart des compagnies ont toutefois augmenté leur émission de CO2.

« La plus grande défaillance climatique de l’Europe »

Selon Andrew Murphy, « cette tendance se poursuivra tant que l’Europe ne réalisera pas que ce secteur est sous-réglementé et doit être mis en conformité. A commencer par une taxe sur le kérosène et la mise en place de mandats obligeant les compagnies aériennes à passer au carburéacteur à zéro émission. »Newsletter Ma TerreChaque semaine, l’actualité environnement vue par Le ParisienJE M’INSCRISVotre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus

Et l’expert d’insister : « L’aviation est la plus grande défaillance climatique de l’Europe […] Le temps est venu de changer radicalement la politique européenne de l’aviation », appelle-t-il de ses vœux.

Taxer le kérosène est une des solutions que plébiscitent les Gilets jaunes. Mais ce n’est pas si simple. La France est liée par un accord international, la convention de Chicago de 1944, qui l’empêche déjà de taxer les vols internationaux. Pour l’amender, un vote unanime des 191 Etats membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) est nécessaire.

Des mesures compensatoires peu efficaces ?

Cet accord laisse toutefois toute liberté aux Etats de taxer les vols domestiques. Des députés écologistes ont tenté de la faire, par deux fois. Mais cela gonflerait les prix de l’avion et pourrait avoir un impact sur le tourisme en France.Publicité

Quant au projet Corsia, récemment adopté par l’Organisation de l’aviation civile internationale, « les gouvernements poursuivent un programme controversé de compensation pour l’aviation qui permettra aux émissions de l’aviation de continuer à augmenter », analyse Andrew Murphy.

Les compagnies peuvent désormais acheter des « compensations » pour continuer à émettre du dioxyde de carbone, en investissant dans des projets environnementaux à hauteur de leur pollution. Or, selon l’expert, ces projets ne sont d’abord pas toujours viables à long terme et ce n’est ni plus ni moins accorder un « droit à polluer » aux compagnies aériennes.

le carburant de demain ?

TECHNO/MÉDIAS

L’eau et l’énergie solaire transformées en hydrogène : le carburant de demain ?

Des chercheurs de l’université de Rice, au Texas, ont mis au point, à l’aide d’une feuille artificielle, un système capable de transformer l’eau et l’énergie solaire en hydrogène. ©Alexxndr/Shutterstock20/05/2020

Des chercheurs de l’université de Rice, au Texas, ont mis au point, à l’aide d’une feuille artificielle, un système capable de transformer l’eau et l’énergie solaire en hydrogène. Une avancée significative en matière de production d’énergie durable.

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S’inspirer des matières et propriétés du vivant à des fins technologiques, tel est le principe du biomimétisme. Considéré comme l’une des alternatives les fiables pour un futur durable, ce processus est sans cesse étudié par les scientifiques du monde entier. En témoigne cette découverte faite par des chercheurs américains qui ont mis au point un système capable de dissocier les différentes particules d’eau grâce à l’énergie solaire, et ce par l’intermédiaire d’une feuille artificielle, afin d’en tirer de l’hydrogène et donc potentiellement, de produire un carburant durable et peu coûteux.

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Dans le détail, la feuille artificielle est composée d’électrodes catalytiques et des cellules solaires en pérovskite. Au contact de la lumière du soleil, ces dernières se mettent à produire de l’électricité, permettant ainsi de faire circuler le courant vers des catalyseurs. C’est grâce à ce processus que l’eau va ensuite être divisée entre oxygène et hydrogène. Une fois tout ce chemin parcouru, ne reste plus qu’à récupérer les bulles d’hydrogène qui remontent à la surface. 

Un système à moindre coût donc, et totalement autonome. « Nous avons remplacé les composants les plus chers, comme le platine, des cellules solaires en pérovskite, par des alternatives comme le carbone. Cela abaisse la barrière d’entrée pour une adoption commerciale. Les appareils intégrés comme celui-ci sont prometteurs, car ils créent un système durable. Cela ne nécessite aucune alimentation externe pour maintenir le module en marche », explique Jun Lou, physicien des matériaux et auteur de l’étude, dans un communiqué de l’université de Rice.

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Considéré comme la première source d’énergie dans l’univers, l’hydrogène compose notre soleil à 92 %. S’il reste difficile à extraire et compliqué à stocker sur notre planète, cette découverte pourrait néanmoins marquer une étape importante de son utilisation et en faire une alternative crédible à l’or noir.

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MYTHE DEVENU RÉALITÉ

La lumière en hydrogène

Un cristal convertit la lumière en hydrogène avec un rendement record

MATÉRIAUX

Des travaux japonais permettent un pas de plus vers un système de production d’énergie propre et vertueux, qui vise à fabriquer de l’hydrogène simplement à partir d’eau et de lumière

Le scénario laisse songeur. Capter la lumière du soleil et l’utiliser pour casser les molécules d’eau (H2O) via la réaction dite d’électrolyse, et obtenir ainsi du dihydrogène (H2) stocké dans des bouteilles pressurisées. Voilà comment il serait possible de produire de l’énergie propre, renouvelable et transportable, sans ressource fossile ni gaz à effet de serre. Juste avec du soleil et de l’eau fraîche! Qui dit mieux?

Ce procédé, appelé power-to-gas, qui consiste plus largement à convertir des excédents d’énergies renouvelables en gaz durablement stockable, est déjà à l’œuvre dans quelques rares démonstrateurs dans le monde. L’un d’entre eux notamment, à Arzberg, en Allemagne, fabrique de l’hydrogène par électrolyse de l’eau en tirant l’énergie nécessaire de panneaux solaires voisins.

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Une autre approche, plus expérimentale mais aussi plus simple, se passe complètement de panneaux solaires. La lumière est dans ce cas collectée par des matériaux semi-conducteurs appelés photocatalyseurs, qui se présentent sous forme de petits cristaux immergés dans de l’eau. Leurs électrons, une fois excités par les photons lumineux, migrent vers la surface du cristal et enclenchent l’électrolyse de l’eau, produisant ainsi le dihydrogène convoité. Avec cependant un piètre rendement, pour l’instant incompatible avec des applications commerciales.

Des électrons et des trous

Une équipe de chimistes japonais vient cependant de publier une importante avancée en la matière. Elle dit être parvenue à mettre au point un photocatalyseur presque parfait, capable de convertir en H2 la quasi-totalité de la lumière qu’il reçoit. Les résultats sont parus le 27 mai dans la revue Nature.

«C’est un élégant travail d’ingénierie et de chimie du solide»Hubert Girault, Laboratoire d’électrochimie physique et analytique

Pour comprendre pourquoi l’efficacité des photocatalyseurs est habituellement insuffisante, il faut revenir sur leur fonctionnement. Lorsqu’un photon lumineux arrive dessus, un électron est arraché au cristal, laissant derrière lui un «trou», autrement dit un déficit électronique. Electrons et trous ont naturellement tendance à se recombiner, dissipant l’énergie acquise. Dans un photocatalyseur (tout comme dans une cellule solaire photovoltaïque), l’enjeu est d’empêcher ce rendez-vous et de forcer électrons et trous à se déplacer dans deux directions opposées. On génère ainsi une tension électrique entre deux extrémités du matériau, comme dans une pile. C’est cette énergie qui est alors utilisée pour l’électrolyse de l’eau.

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En bref, on demande beaucoup aux photocatalyseurs. Ils doivent convenablement absorber la lumière, empêcher la recombinaison des électrons et des trous, favoriser leur propagation en direction opposée et, enfin, enclencher l’électrolyse. Une longue chaîne d’événements dont chaque étape est potentiellement perturbée par des phénomènes nuisibles, ce qui fait s’effondrer leur efficacité.

Fabulite

Le matériau présenté dans Nature par l’équipe de Kazunari Domen, de l’Université de Tokyo, n’est pas vraiment nouveau: il s’agit du titanate de strontium, un cristal historiquement utilisé comme substitut du diamant sous le nom de fabulite. Ses propriétés photo-catalytiques ont été découvertes en 1977, rappelle Nature dans un article connexe, et ont depuis été étudiées sous toutes les coutures. L’idée des chercheurs a été d’améliorer chaque étape de fonctionnement de ce photocatalyseur afin d’augmenter son efficacité.

Le titanate de strontium utilisé était sous forme monocristalline (constituée d’un unique cristal) afin de réduire les imperfections dans sa structure, qui sont sources de recombinaison entre trous et électrons. Les chercheurs ont également «dopé» leur matériau à l’aluminium, une pratique consistant à finement insérer des atomes de ce métal dans le réseau cristallin, ce qui limite également les recombinaisons.

Une des prouesses de l’étude a consisté à déposer des matériaux «cocatalyseurs» sur les facettes du cristal. Sur la face accueillant les électrons, du rhodium a été injecté pour favoriser la réaction de réduction des ions hydrogène de l’eau en molécules de dihydrogène. Pour limiter la réduction simultanée de l’oxygène, une réaction ici indésirable, le rhodium était encapsulé dans une coque de chrome, ce qui bloquait physiquement les atomes d’oxygène. Toutes ces petites améliorations prises dans leur ensemble, le cristal de titanate de strontium a atteint une efficacité expérimentale de 96%. Un chiffre considérable: les meilleurs essais étaient jusqu’ici parvenus à 50 à 60%.

Preuve de concept

«C’est un élégant travail d’ingénierie et de chimie du solide, commente Hubert Girault, du Laboratoire d’électrochimie physique et analytique à Sion. Toute la beauté de ces travaux repose sur le dépôt des catalyseurs sur des faces opposées d’un cristal pas plus gros qu’un grain de sable.» Le professeur rappelle cependant que l’efficacité de 96% est à considérer avec prudence, car «un tel système reste loin de pouvoir produire de l’hydrogène en conditions industrielles».

La lumière utilisée dans l’expérience provenait de rayons ultraviolets (UV) d’une longueur d’onde comprise entre 350 et 360 nanomètres. Il s’agissait donc non pas d’une lumière solaire naturelle, mais d’une mince portion de son spectre lumineux. La plupart des UV sont en effet filtrés dans l’atmosphère et ne représentent qu’environ 4% du spectre solaire. Les auteurs l’admettent sans détour et estiment que l’efficacité de leur matériau illuminé par le soleil serait de l’ordre de… 0,65%. Des synthèses récentes en la matière évaluent à 10% l’efficacité nécessaire pour espérer une viabilité économique de centrales de power-to-gas. Pour cette raison, l’article de Kazunari Domen représente avant tout une intéressante preuve de concept, plus qu’une application prête à l’emploi.

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La route vers l’hydrogène produit par photocatalyse risque donc d’être encore longue. Les développements futurs viseront certainement à élargir le spectre d’absorption de la lumière. «Les choses peuvent aller plus vite qu’on ne le pense, glisse Hubert Girault. D’ici à une dizaine d’années, on assistera peut-être à la mise au point de photocatalyseurs suffisamment performants pour entrer en compétition avec les panneaux solaires photovoltaïques couplés à l’électrolyse.»

De l’hydrogène en utilisant de la rouille et une source lumineuse.

rouille lumière hydrogene

Des chercheurs ont trouvé un moyen de produire efficacement de l’hydrogène en utilisant de la rouille et une source lumineuse. | Jarda Šma/Pixabay2.2KPartages

Réduire notre dépendance aux combustibles fossiles est un objectif très important sur lequel travaillent de nombreux scientifiques. Pour ce faire, il convient de se tourner vers l’option zéro émission du combustible hydrogène, mais pour qu’il soit viable, il faudrait trouver un moyen de le produire à moindre coût et sans avoir besoin d’une quantité phénoménale d’énergie. À présent, il existe une lueur d’espoir : des chercheurs ont élaboré une méthode permettant de produire efficacement de l’hydrogène en utilisant de la rouille et une source lumineuse.

La nouvelle installation mise au point par les chercheurs n’exploite que quelques ingrédients de base : la lumière d’une lampe au mercure-xénon, une solution d’eau et de méthanol, et un type particulier de rouille (ou d’oxyde de fer) appelé α-FeOOH. Les chercheurs ont expliqué comment cette méthode permettait de produire 25 fois plus d’hydrogène que les techniques existantes utilisant des catalyseurs au dioxyde de titane.

De nombreux défis à surmonter

L’un des plus grands défis dans le domaine de la production de carburant hydrogène est de pouvoir exciter les atomes d’hydrogène, en dehors des autres molécules, et de les garder ainsi sans que la réaction ne se déstabilise… Un défi de taille. Mais dans le cadre de cette nouvelle méthode, c’est en remplaçant le titane par de la rouille, que l’hydrogène gazeux généré semble être empêché de se recoupler avec de l’oxygène, ce qui rend la séparation des éléments plus facile et réduit en même temps le risque d’explosion.

Cette inflammabilité est l’une des raisons pour lesquelles l’hydrogène n’a pas encore fait son chemin en tant que combustible. L’autre raison est simplement que, séparer l’hydrogène (de l’eau, du méthane, etc.) demande une quantité d’énergie considérable, ce qui rend ce processus peu viable.

« Nous avons été vraiment surpris de la génération d’hydrogène à l’aide de ce catalyseur, car la plupart des oxydes de fer ne sont pas connus pour se réduire en hydrogène », explique le scientifique des matériaux Ken-ichi Katsumata, de l’Université des sciences de Tokyo. « Par la suite, nous avons recherché la condition d’activation de α-FeOOH et avons constaté que l’oxygène était un facteur indispensable, ce qui était la deuxième surprise, car de nombreuses études ont montré que l’oxygène supprimait la production d’hydrogène en capturant lesélectrons excités », a-t-il ajouté.

En plus d’être plus courant (et donc moins coûteux) que d’autres métaux utilisés comme catalyseurs pour produire de l’hydrogène, ce type de rouille semble également être très stable : les chercheurs rapportent qu’ils ont pu continuer leurs expériences en laboratoire avec succès pour une étonnante durée de 400 heures.

Un processus permettant de produire plus, avec moins…

Étant donné que la source d’hydrogène dans ce cas précis consiste en de simples déchets organiques, la nouvelle approche pourrait potentiellement faire une énorme différence pour les systèmes énergétiques, car il s’agirait d’un processus de production d’hydrogène qui produit plus avec moins.

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Dans tous les cas, que ce soit dans un moteur de voiture ou dans une centrale électrique, le seul sous-produit de l’hydrogène est l’eau. Et c’est cette promesse d’une source de carburant révolutionnaire et propre qui motive de nombreux scientifiques à se surpasser dans le but de générer de l’hydrogène, en utilisant des ressources abondantes comme l’eau et la lumière du soleil.

Au cours de ces dernières années, plusieurs catalyseurs ont été testés avec succès, offrant aux experts un certain nombre de pistes à explorer. Cependant, le défi d’obtenir quelque chose de viable commercialement, n’a pas encore été surmonté.

Cette dernière étude décrit un pas en avant significatif, mais de nombreuses recherches supplémentaires seront encore nécessaires avant de maîtriser ce vecteur d’énergie.

L’un des domaines que l’équipe souhaite étudier ensuite est la raison pour laquelle l’oxygène est si important pour le processus de production. En effet, lorsqu’il a été retiré du catalyseur, les expériences ont échoué. « La fonction spécifique de l’oxygène dans l’activation de l’α-FeOOH induite par la lumière n’a pas encore été dévoilée. Par conséquent, l’exploration du mécanisme sous-jacent est le prochain défi ! », a annoncé Katsumata.

Sources : Chemistry – A European JournalTokyo University of Science

carburantcatalyseurénergie fossileénergie proprehydrogène

Transformer l’hydrogène en solide, c’est possible

Trois chercheurs français réussissent à transformer l’hydrogène en solide

Les faits 

Pour la première fois, des physiciens ont réussi à transformer, à très haute pression, de l’hydrogène sous forme de gaz en hydrogène sous forme solide. Un changement d’état qui, au-delà de la connaissance fondamentale, débouche sur de prometteuses applications en matière de transport d’électricité sans perte de charge.

  • Denis Sergent, 
  • le 01/02/2020 à 07:16 

Lecture en 2 min.

Trois chercheurs français réussissent à transformer l’hydrogène en solide
Grâce à cette découverte, les astrophysiciens vont pouvoir valider leurs théories de formation des planètes.SASHKIN/STOCK.ADOBE.COM

► Qu’ont découvert les trois physiciens du CEA et du CNRS ?

Une expérience menée par trois physiciens français est parvenue à « transformer » l’hydrogène gazeux – l’atome le plus simple (constitué d’un électron et d’un proton) et le plus abondant dans l’univers – en solide, métal plus précisément.i Pourquoi lire La Croix ?+La Croix choisit dans le flot de l’actualité des pépites à mettre en lumière, en privilégiant le recul et l’analyse.

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Cette métamorphose n’est pas sans rappeler la transmutation des métaux comme le plomb en argent et or par les alchimistes du Moyen Âge. Sauf que là, il s’agit bien de physique quantique visant « à torturer » des molécules, au moyen d’une énorme pression, pour modifier leurs liaisons atomiques et voir ce qu’elles ont « dans le ventre » (1).À lire aussiHydrogène, tout le monde planche sur le sujet

Tout a commencé il y a 80 ans quand le physicien hongro-américain, Eugene Wigner, co-prix Nobel 1963, a prédit qu’à très haute pression, l’hydrogène, normalement isolant électrique, se comporte comme un métal conducteur. Très haute pression signifiait à l’époque 250 000 fois la pression atmosphérique. Puis les nombreuses expériences menées entre 1996 et 2018 n’ont cessé de croître pour atteindre, dans cette étude, la gigantesque pression de 4,25 millions d’atmosphères, soit plus que la pression régnant dans le noyau de la Terre !

En pratique, les chercheurs ont construit une chambre à pression, dotée d’un nouveau type de presse à enclumes en diamant, taillées selon une forme spécifique, qu’ils ont couplé avec une des lignes de lumière du synchrotron Soleil de Gif-sur-Yvette pour détecter très précisément, au moyen d’un faisceau infrarouge, la pression à laquelle l’hydrogène change d’état et devient métallique. Une méthode qui a nécessité un an de mise au point. Le tout à – 192 °C et à très petite échelle, puisqu’il s’agit d’un échantillon de quelques micromètres de diamètre.

► Comment ont-ils procédé ?

« Sous l’effet de la pression, les électrons des atomes d’hydrogène s’affranchissent de l’attraction des protons, tel le jus d’une orange pressée : le courant électrique peut circuler, ce qui signifie que l’hydrogène est devenu métallique, explique Paul Loubeyre, physicien au CEA. Pour l’heure, c’est une « preuve probable », car « nous avons montré une condition nécessaire, mais pas suffisante, à la métallisation », poursuit, prudent, Paul Loubeyre qui, dans cette aventure, fait équipe avec Florent Occelli, un de ses anciens doctorants, ainsi que Paul Dumas, physicien émérite au CNRS.

► Quelles conséquences cela entraîne-t-il ?

Les perspectives de cette découverte sont riches et passionnantes. Les astrophysiciens vont pouvoir valider leurs théories de formation des planètes puisqu’on a déjà détecté de l’hydrogène métallique au cœur de planètes comme Jupiter et Saturne. Idem pour les physiciens qui travaillent sur la fusion nucléaire par confinement inertiel, comme les ingénieurs du Laser MégaJoule, à Bordeaux.

→ À LIRE. Quel est l’avenir de l’hydrogène à court terme ?

Enfin et surtout, les calculs des chercheurs mettent en évidence « des propriétés inédites et spectaculaires comme une supraconductivité (qui est la capacité d’un corps à conduire l’électricité sans aucune perte de charge, ce qu’on ne sait pratiquement pas faire actuellement à grande échelle, NDLR) à température ambiante », indique le communiqué de presse du CEA.

Solide ou liquide, l’hydrogène métallique concentre beaucoup d’énergie, ce qui en ferait aussi un bon candidat comme carburant spatial. Une application qui rend sceptiques quelques physiciens car il reste de gros problèmes d’ingénierie à régler. Toutefois, « l’hydrogène métallique, supraconducteur à température et à pression ambiante, cela constituerait une avancée considérable pour le stockage de l’hydrogène qui est un enjeu énergétique primordial », conclut le CEA.

(1) Publié dans Nature du 30 janvier 2020.

Surréaliste aux États-Unis

De nombreux appels concernant l’ingestion de désinfectant après la déclaration de Donald Trump

États-Unis : de nombreux appels concernant l’ingestion de désinfectant après la déclaration de Donald Trump

Le président des États-Unis Donald Trump a récemment proposé d’étudier la possibilité d’injecter du désinfectant dans les poumons afin de tuer le Covid-19. Après cette aberrante déclaration, les appels pour obtenir des informations à ce sujet se sont multipliés dans le pays.

Une déclaration surréaliste

Après avoir minimisé l’impact du Covid-19 au début de l’épidémie, Donald Trump a de nouveau effectué une sortie dont seul lui-même a le secret. Le 24 avril 2020, l’intéressé avait déclaré lors d’une réunion d’information à la Maison Balnche :

“Je constate que les désinfectants éliminent le virus en une minute, une minute. N’y aurait-il pas un moyen de faire quelque chose comme ça par injection à l’intérieur ou presque, comme un nettoyage ? Comme vous le voyez, il pénètre dans les poumons, il y fait énormément de choses, il serait donc intéressant de vérifier cela.”

Évidemment, de nombreux chercheurs et personnalités politiques ont été stupéfaits par la nature de cette déclaration. Sur les réseaux sociaux, le monde est partagé entre indignation et moqueries. Par ailleurs, si le chef d’État est assez vite revenu sur ses propos en estimant avoir été sarcastique, ce dernier a une nouvelle fois fait volte face. En effet, Donald Trump aurait bel et bien demandé aux experts gouvernementaux d’étudier la question.

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Crédits : Gage Skidmore/Wikipédia

Des appels qui se multiplient

Comme l’explique Newsweek, la ligne d’urgence de l’État du Maryland ainsi que le centre antipoison de New York ont enregistré une très importante hausse des appels après la sortie du président. En effet, nombreux sont les citoyens désirant obtenir des informations sur l’injection de désinfectants tels que l’eau de Javel.

La ligne d’urgence de l’état du Maryland a même publié un tweet afin de clarifier les choses (voir ci-après). Il a été rappelé qu’en aucun cas, un produit désinfectant ne devrait être administré dans le corps par injection. D’ailleurs, aucun produit de ce type ne doit pénétrer l’organisme, et ce peu importe la manière. Citons également la société britannique Reckitt Benckiser (RB) fabriquant plusieurs désinfectants ménagers. Cette entreprise a publié un communiqué rappelant qu’il ne fallait absolument pas s’injecter ou ingérer ce genre de produits.

LE CORONAVIRUS DANS DES PARTICULES D’AIR POLLUÉ

DES SCIENTIFIQUES ONT DÉTECTÉ LE CORONAVIRUS DANS DES PARTICULES D’AIR POLLUÉ

Par CNEWS – Mis à jour le 26/04/2020 à 11:54Publié le 26/04/2020 à 11:53PartagerTweet

 Cette découverte pourrait expliquer pourquoi certaines régions du nord de l’Italie présentaient des taux d’infection nettement plus élevés. [MIGUEL MEDINA / AFP].

Dans une étude relayée vendredi 24 avril par le quotidien britannique The Guardian, des scientifiques italiens indiquent avoir détecté le coronavirus dans des particules d’air pollué. Ils veulent maintenant savoir si la pollution peut servir de véhicule au SARS-CoV-2 et contribuer ainsi à contaminer plus de personnes in fine.

Mais avant cela, la première étape de leur travail, qui est encore en phase initiale, va consister à déterminer si le virus peut réellement survivre sur ces particules fines polluées et, si oui, s’il est présent en quantité suffisante pour réellement provoquer une infection.

Si cette crise ne nous sert pas…

« Votre esprit est si incroyablement important pour la réussite ou l’échec de pratiquement tout ce que vous faites, pourquoi ne pas abandonner la haine, la colère, la jalousie, l’envie pour vous permettre de grandir et de voir par vous-même la réalité qui vous entoure ? »

97 % des antibiotiques sont fabriqués en Chine ; « Armageddon de la chaîne d’approvisionnement » avec la crise du coronavirus de Wuhan verra les fournitures de pharmacie américaines anéanties

Environ cinq mois avant que le coronavirus de Wuhan (CoVid-19) ne sorte sa tête de l’eau, la Commission de révision économique et de sécurité américano-chinoise a tenu une audition [1] sur la dépendance croissante des États-Unis à l’égard des produits pharmaceutiques chinois.

Et l’un des sujets discutés — ou peut-être admis,

le fait que 97 % de tous les antibiotiques aux États-Unis proviennent de Chine.

Au cours de la discussion, Gary Cohn, qui était le conseiller économique en chef du président Trump à l’époque, a mis en garde contre le commandant en chef de mener une guerre commerciale contre la Chine parce que la Chine pourrait riposter en coupant simplement la fourniture de médicaments vitaux à nos ressortissants.

« SI VOUS ÊTES CHINOIS ET QUE VOUS SOUHAITERIEZ VRAIMENT NOUS DÉTRUIRE, IL SUFFIRAIT D’INTERROMPRE LES ENVOIS D’ANTIBIOTIQUES »

a déclaré Cohn, citant un rapport du ministère du Commerce montrant que presque tous les antibiotiques sont maintenant fabriqués en Chine.

C’est un coup de tonnerre résonnant dans le monde entier concernant les risques pour la sécurité nationale des USA, inhérents à une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, vu que l’origine non seulement des antibiotiques, mais de tous les autres médicaments, ainsi que de nombreux autres produits de consommation est d’origine chinoise.

En d’autres termes, en externalisant même notre système de médecine dans un pays communiste qui à bien des égards nous déteste, n’était vraiment pas une chose intelligente à faire.

Mais c’est là que nous en sommes actuellement près de six mois plus tard, alors que la guerre commerciale de Trump a coïncidé avec le déclenchement d’un nouveau virus mortel qui a le potentiel de devenir une pandémie mondiale. Nous le voyons déjà se propager aux quatre coins du monde,

Locations : un riverain dénonce

UN COUPLE DE PARISIENS RENVOYÉ D’UNE LOCATION SAISONNIÈRE EN BRETAGNE

Par AFP – Mis à jour le 20/04/2020 à 12:55Publié le 20/04/2020 à 12:54PartagerTweet

 (Image d’illustration)Les gendarmes ont été alertés par un riverain qu’ils étaient en train de verbaliser sur une plage de Plougasnou.[MEHDI FEDOUACH / AFP]

Un couple de Parisiens a été verbalisé et renvoyé ce week-end de Bretagne où il était venu passer le confinement malgré les interdictions de déplacements et de locations saisonnières, selon les gendarmes de Morlaix (Finistère).

L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années et la femme, d’environ 35 ans, ont écopé chacun d’une amende de 135 euros, tout comme la propriétaire de la maison louée à Plougasnou, dans le Nord-Finistère. Le couple a également écopé d’une amende du même montant pour non respect du confinement.

«Ils ont d’abord logé dans une location dans les Côtes d’Armor, mais leur voiture a été dégradée sur place. Ils ont alors décidé de se rendre dans une autre location», ont indiqué les gendarmes de la compagnie de Morlaix. Les locations touristiques et saisonnières sont interdites dans le Finistère depuis un arrêté préfectoral datant de début avril afin de lutter contre la propagation du Covid-19.

Les gendarmes ont été alertés par un riverain qu’ils étaient en train de verbaliser sur une plage de Plougasnou pour non respect du confinement. Celui-ci, peut-être frustré d’être sanctionné, leur a indiqué une maison connue pour être une location de vacances, mais qui avait les volets ouverts. Après quelques vérifications, les gendarmes ont entendu et verbalisé samedi les locataires et la propriétaire, une habitante de la commune. Les gendarmes ont sommé le couple de rentrer à Paris

D’autres enquêtes du même type, pour location saisonnière interdite, sont en cours dans le pays de Morlaix, selon la compagnie de gendarmerie de Morlaix.