Le Tanio pollue encore 40 ans plus tard
Le pétrolier Tanio pollue encore, 40 ans après son naufrage. Des microfuites, par 80 m de fond, ont été décelées grâce aux images d’un robot sous-marin opéré par la marine nationale.
Combien reste-t-il encore de pétrole dans les soutes du Tanio ? Un échantillon de fioul collecté au large de l’île de Batz (29) par la Marine nationale a permis de remonter la piste du pétrolier, coulé il y a bientôt 40 ans.
Le 7 mars 1980, le pétrolier malgache cède sous les assauts d’une violente tempête de force 11. Le navire de 191 m se brise en deux et entraîne la mort de huit hommes d’équipage. Dans des conditions dantesques, le Super-Frelon de la marine nationale arrache, en une seule bordée, les 31 marins survivants. La partie arrière sombre et vient s’écraser 80 m plus bas. Le Tanio transportait autour de 26 000 tonnes de fuel lourd. La partie avant du pétrolier est remorquée jusqu’au Havre où l’on réussit à pomper 8 500 tonnes de fioul. 6 500 tonnes sont extraites des profondeurs, au prix d’un incroyable bras de fer technologique où il faut, à l’aide d’eau chaude pulsée, réussir à réchauffer le fuel visqueux avant de le pomper.
Des fuites, deux mois après
Deux mois après son naufrage, il a continué de répandre des hydrocarbures, autour de 7 à 10 tonnes par jour. On pensait en avoir terminé. Mais 40 ans plus tard, cet hiver, une trentaine d’oiseaux mazoutés et des odeurs caractéristiques sur certaines plages du Nord-Finistère (Plougasnou et Saint-Jean du Doigt) relancent les investigations. Il y a trois semaines, des patrouilles étaient menées le long du littoral pour tenter d’en savoir davantage. Des recherches aériennes étaient effectuées par des moyens de la marine nationale, les navires sur zone, informés, sans trop de résultat. Un échantillon était récupéré au large de l’île de Batz par un navire de la marine nationale. C’est cet échantillon qui va permettre de lever le mystère.
Ça matche au Cedre
Au Cèdre, la banque de données dispose dans sa collection d’un produit aux caractéristiques très similaires. Le fuel lourd du Tanio ! La marine nationale profite de conditions météo favorables, ces derniers jours, pour plonger sur la coque renversée, son château écrasé. Par 80 m de fond, des microfuites sont observées au cours de trois plongées d’investigation, à l’aide d’un robot sous-marin.
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