Des amendes à 90 euros pour les cyclistes de Neuilly-sur-Seine
Les policiers ont mené ce jeudi une première opération de contrôle visant spécifiquement les cyclistes dans six villes des Hauts-de-Seine. Vingt-sept d’entre eux ont été verbalisés.
L’impunité des cyclistes, c’est fini. Ce jeudi, c’est bien eux que la police visait spécifiquement lors d’opérations de contrôle routier menées dans les Hauts-de-Seine à Saint-Cloud, Rueil-Malmaison, La Garenne-Colombes, Courbevoie, Nanterre et Neuilly. Dans cette dernière ville, les policiers de la Compagnie territoriale de circulation et sécurité routière (CTCSR) du 92 se sont postés sur la place Winston-Churchill une bonne partie de la matinée. Avec pour objectif d’arrêter ceux qui, à bicyclette, brûlent les feux rouges, téléphonent au guidon, écoutent de la musique au casque tout en pédalant ou roulent sur les trottoirs; autant d’infractions sanctionnées par une amende de 90 euros. Ceux qui ne disposent pas de l’équipement lumineux obligatoire -feux avant et arrière et plaques réfléchissantes- doivent quant à eux se délester de 45 euros.
« Ah d’accord, donc à vélo, on ne peut pas écouter de musique ? Qui le sait, ça ? » Le jeune étudiant qui vient d’être arrêté, après deux gros coups de sifflet qu’il n’avait pas entendus, dit-il, n’en revient pas d’être verbalisé pour cette raison. « C’est ridicule, commente-t-il l’air très contrarié. Voire en colère quand l’agent lui annonce qu’il recevra chez lui une amende de 90 €. « C’est mon budget mensuel », s’étrangle le jeune homme. Avant lui, un autre cycliste a plutôt mal réagi quand les agents l’ont arrêté pour la même raison. Mais dans l’ensemble, ils se sont peu rebiffés.
« C’est vrai que les cyclistes sont imprudents »
Marc, cadre de 42 ans, se dit même qu’après tout, « ça fait prendre conscience des mauvaises habitudes ». Parti de Montreuil (Seine-Saint-Denis) de bon matin pour un rendez-vous professionnel à Neuilly, il se rendait à un deuxième rendez-vous, à Saint-Denis, avec son vélo pliant. A l’angle de l’avenue du Roule, au moment de tourner, le feu était rouge. Marc ne s’est pas arrêté. Papier d’identité, contrôle des éclairages du vélo, de la sonnette… les policiers vérifient que tout est en ordre. C’est le cas, mais pour le feu, c’est le procès-verbal. « C’est vrai que les cyclistes sont imprudents, concède Marc. On l’est souvent pour gagner du temps… Le problème, c’est que les infrastructures sont insuffisantes. »
ds
« Il n’y a pas assez de pistes cyclables »
Cette remarque revient souvent. Céline, qui a aussi brûlé le feu sans pour autant s’engager dans le carrefour, le déplore sans se départir de son sourire. « Il n’y a pas assez de pistes cyclables. Je vis dans le XVIIIe arrondissement, je travaille à Boulogne, il n’y a pas de piste cyclable. Alors dans les carrefours, pour éviter d’être heurtée par les voitures et les autobus qui redémarrent, je m’avance au-delà du feu.