Paris: verbalisations illégales dans la capitale
Après les faux contrôles, les faux agents. Streeteo, l’une des deux sociétés chargées par la mairie de Paris de verbaliser le stationnement accumule les critiques sur ses méthodes.
Après les révélations mercredi sur des milliers de faux contrôles réalisés pour remplir ses quotas, Streeteo est accusée ce jeudi par des salariés d’avoir eu recours à des agents non assermentés.
« Les trois quarts n’étaient pas assermentés »
Normalement, seuls les agents assermentés qui ont reçu un agrément devant le tribunal sont autorisés à dresser les FPS, les nouvelles amendes de stationnement depuis le 1er janvier. Mais mis sous pression, des salariés non assermentés de Streeteo auraient été envoyés verbaliser des automobilistes dans les rues de Paris.
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« Comme on était en manque d’effectifs, ils se sont permis de le faire pendant plusieurs jours (…). Au départ au lancement au 1er janvier, il y en avait presque les trois quarts qui n’étaient pas assermentés. Les chefs d’équipe étaient au courant, mais ils ne faisaient qu’appliquer les règles qu’ils recevaient de plus haut », explique une salariée sur RTL.
Dans un communiqué, Streeteo indique ce jeudi prendre « toutes les mesures pour mettre fin à des comportements inappropriés pratiqués à son insu » et précise que la société « veillera à ce que les automobilistes n’aient à en subir aucun préjudice ».
Faux contrôles et agents positifs au cannabis
Streeteo a déjà dû s’expliquer auprès de la mairie de Paris sur l’affaire des faux contrôles révélée par le Canard Enchaîné. Dans un bureau plutôt que sur le terrain, des agents recevaient des listes d’immatriculations collectées auparavant. Ils réalisaient ensuite des contrôles factices, en rentrant les numéros dans leur boîtier, gonflant ainsi artificiellement le nombre de contrôles effectivement réalisés. Si aucun automobiliste n’était verbalisé, l’objectif était de remplir les quotas de l’entreprise, fixés à 50.000 contrôles par jour.
Début janvier, Streeteo avait aussi été sous le feu des critiques à propos de ses méthodes de recrutement, après l’interpellation de deux agents verbalisateur chargés de conduire des voitures flasheuses, contrôles positifs au cannabis.