Bataille de l’eau à Vittel entre des habitants et Nestlé
Des associations s’insurgent contre un projet d’acheminer de l’eau potable sur des dizaines de km pour préserver une nappe phréatique déficitaire à Vittel pillée selon eux par le groupe Nestlé Waters. AFP/ARCHIVES – SEBASTIEN BOZON
Des associations s’insurgent contre un projet d’acheminer de l’eau potable sur une dizaine de km pour préserver une nappe phréatique déficitaire à Vittel (Vosges), pillée selon eux par le groupe Nestlé Waters.
Trois communes, Vittel, Contrexéville et Bulgnéville, et trois industriels, dont Nestlé Waters (marques Vittel, Contrex, Hépar, Perrier…), puisent annuellement trois millions de m3 d’eau dans la nappe aquifère des grès du Trias inférieur (GTI), située à 100 m de profondeur. Ce réservoir d’eau, faiblement minéralisée, présente un déficit annuel d’un million de m3 et se renouvelle lentement.
La Commission locale de l’eau (CLE) a voté début juillet le principe d’un transfert de l’eau dans le cadre d’un Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage). Quatre associations environnementales s’y sont opposées.
Entre 500.000 et un million de m3 par an seront pompés dans un ou deux captages en surface, puis acheminés par canalisations sur une dizaine de km pour approvisionner les habitants. Le projet, financé en partie par le conseil départemental des Vosges et l’Agence de l’eau, est estimé entre 8 et 17 millions d’euros.
La commission locale de l’eau a voté, mardi 3 juillet, le projet de transfert d’eau, pour les habitants de Vittel, depuis des forages réalisés sur d’autres communes que celles de l’impluvium des eaux Nestlé.
Le projet de transfert d’eau, qui prévoit de construire un pipe-line pour alimenter dans quelques années les habitants de Vittel en eau potable, a été adopté, mardi 3 juillet 2018, par la commission locale de l’eau.
Pour le collectif Eau 88, qui manifestait à Epinal ce matin devant le Conseil Départemental des Vosges, ce projet mettrait à sec Vittel et ses environs.
Opposé à ce projet, le collectif Eau 88 demandait un moratoire pour qu’il soit d’abord soumis à une concertation publique préalable Une pétition en ligne en faveur des arguments du collectif a déjà recueilli 35 000 signatures.