Le kit Eco l’eau permet de réaliser des économies tout en réduisant la pollution. Le principe : améliorer la performance des moteurs en récupérant la chaleur de l’échappement, grâce à un processus de brumisation. Adaptable sur tous les moteurs thermiques, ce procédé a récemment séduit la ville de Granville (50), qui a accepté de jouer les villes-pilote en équipant trois de ses bus. Une expérience déjà menée avec succès par la mairie de Tregueux (22) ainsi que par plusieurs PME en France.
Fabriqué par la société bretonne BZH, le kit Eco-l’eau s’appuie sur la perte de chaleur de l’échappement, afin de diminuer la consommation de carburant. Considérant qu’il était indispensable de récupérer cette énergie envolée, Laurent Baltazar, fondateur de Moteur BZH, a développé le système Eco l’eau, qui dope le moteur en injectant un mélange homogène de particules d’air humide à l’air aspiré du moteur.
Un kit prêt à l’emploi et accessible à tous
Il y a tout juste dix ans, c’est en lisant un article sur la récupération des gaz d’échappement que Laurent Baltazar s’est attaqué à ce défi. Ni magnat de l’industrie, ni ingénieur de formation, ce passionné d’environnement a d’abord réalisé des dizaines de tests chez lui et visionné des centaines de vidéos avant de réussir à finaliser un procédé adaptable à tous types de moteurs thermiques.
Aujourd’hui, son kit Eco-l’eau prêt à l’emploi est accessible à un prix variant entre 300 et 1000 euros, et peut s’installer soi-même ou avec l’aide d’un garagiste. Le kit se décline aussi bien sur les véhicules légers, les camions, les motos que sur les engins de chantier. Et en quelques années, Laurent Baltazar est parvenu à démocratiser ce procédé, en en vendant près de 7 000 exemplaires.
Comment ça marche ?
Dans les moteurs à combustion interne, seuls 30% de l’énergie du carburant servent à faire avancer les véhicules. Les deux tiers restants sont transformés en chaleur, qui se dissipe dans le circuit de refroidissement et dans l’échappement. Pour diminuer la consommation, il est donc indispensable de récupérer cette énergie envolée. Pour cela, le système Eco-l’eau agit sur la température de l’air. En abaissant la température grâce à l’injection d’un mélange homogène de particules d’air humide et de particules de carburant pulvérisées, il dope le rendement du moteur.
« C’est un principe que les pompiers connaissent bien. Lorsqu’ils pénètrent dans une pièce en fumée, ils ne cherchent pas à éteindre l’incendie avec de l’eau car cela provoquerait au contraire un embrasement total, en décuplant l’énergie. Sur un moteur thermique, c’est le même processus.« , explique Laurent Balthazar.
Plus économique et plus écologique que les véhicules électriques
Avec 20 cl d’eau, le système Eco-l’eau obtient 20% d’économie*. Ainsi, un tracteur qui consomme 31 litres au 100 en labour n’en consomme plus que 23, soit une économie de 20 à 28%.
Un impact immédiat sur l’environnement
« En comparaison avec un moteur électrique, le kit Eco-l’eau présente plusieurs avantages. Il s’adapte au parc de véhicule existants, impliquant un coût d’entrée beaucoup plus faible que le remplacement des véhicules. Son impact sur l’environnement est aussi plus immédiat. Il faut en effet attendre 150 000 kilomètres pour qu’un véhicule électrique soit « rentable » sur le plan environnemental, car il doit compenser la pollution engendrée par sa production. Sans parler de l’utilisation de l’énergie nucléaire, indispensable au fonctionnement des véhicules électriques.«
Grâce à l’amélioration du processus, le kit Eco-l’eau parvient aujourd’hui à s’adapter à des moteurs aux consommations de plus en plus importante. Sa dernière prouesse est l’équipement d’une chargeuse, utilisée dans l’exploitation de carrière, consommant pas moins de 40 à 50 litres au 100.
Un levier d’économies
Permettant d’économiser plusieurs centimes d’euros par litre, le système pourrait bien séduire de plus en plus de clients, alors que s’annonce la détaxation des moteurs diesels non routiers.
Rien d’étonnant à ce que les particuliers comme les entreprises, notamment dans le secteur agricole soient de plus en plus conquis par cette technique innovante. Le procédé a par ailleurs déjà été adopté par la mairie de Tregueux (Côtes d’Armor), la compagnie de taxis Le Corre (Morbihan), les sociétés de transport médicalisé Chanden Jugon et Jannequin (Loire et Cher), ainsi que par plusieurs PME bretonnes. En outre, depuis novembre 2019, la commune de Granville (Manche), en recherche de solutions alternatives au gasoil, a choisi d’équiper trois de ses bus pour une période de test.
Parallèlement, Laurent Baltazar négocie un partenariat avec une firme allemande. Prochaine étape : le développement de son kit Eco-l’eau à l’international.
Bosch en suiveur d’Eco-Leau
Pour l’injection d’eau, Bosch mise sur l’injection dans la tubulure d’admission qui présente de nets avantages techniques et s’avère moins coûteuse. Ce concept est de ce fait plus adapté à la fabrication en grandes séries et à de nombreux segments de véhicules.
Eco-l’eau
www.moteur.bzh
*Moyenne constatée
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