Avis au lecteur pressé : non il n’y a pas d’erreur dans le titre, si vous n’avez le temps de lire en détail, rendez-vous au dernier paragraphe– la rédactionLa présentation récente du plan anti-pollution du gouvernement français a été l’occasion pour beaucoup de medias de rappeler un chiffre impressionnant : la pollution de l’air par les particules fines causerait 48 000 morts par an en France. Malgré son caractère surprenant (cela signifie que 9% environ des décès seraient provoqués par la pollution), ce chiffrage a fait l’objet de peu de réserves dans la presse, et encore moins dans les milieux politiques (Anne Hidalgo avait déjà employé cet argument en 2017 pour le plan anti-pollution de la Ville de Paris). Il est vrai qu’il provient d’une source peu soupçonnable, puisqu’il s’agit d’un rapport de l’Agence Santé Publique France (SPF)[i], qui a évalué le nombre de décès prématurés attribuables en France aux particules PM 2,5 (particules de rayon inférieur ou égal à 2,5 mm), en utilisant un nouveau modèle mathématique, qui repose sur une carte de la pollution de l’air spatialisée sur l’ensemble du territoire français, à l’échelle des communes. Mais ce chiffre de 48 000 morts peut-il être pris comme base de réflexion sans précaution ? Et que mesure-t-il exactement ? Une lecture attentive du rapport SPF révèle bien des surprises… Une fourchette d’incertitude entre 11 et 48 000 morts !
48 000 morts par pollution ? Une fake news
Le nombre de décès directement liés aux particules fines est difficile à déterminer. Le gouvernement en fait pourtant un argument de sa politique.
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Par Ludovic Delory.
Un Président de la République prend la parole pour justifier sa politique confiscatoire. Mais il la justifie sur base de chiffres erronés.
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Cette déclaration, publiée sur Twitter, est incorrecte. La « pollution » ne tue pas 48 000 Français par an. Aucune étude, en tout cas, n’en apporte la preuve. La réalité semble même être complètement différente.
En 2011, une enquête auprès de 9 villes de France (sur un total de 25 villes européennes) s’est penchée sur les effets de la pollution atmosphérique urbaine. Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse (soit 12 millions d’habitants) ont contribué à ce projet baptisé Aphekom. Les résultats ont été publiés en 2012. Extrait :
L’espérance de vie à 30 ans pourrait augmenter de 3,6 à 7,5 mois selon la ville, ce qui équivaut à différer près de 3 000 décès par an, si les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 respectaient la valeur guide de l’OMS (10 µg/m3). Le bénéfice économique associé est estimé à près de 5 milliards € par an.
La science conclut que les particules fines sont nocives et potentiellement mortelles. Mais aucune étude nationale n’apporte la confirmation de ce chiffre, élevé, de 48 000 décès annuels.
OÙ SE TROUVE LA VÉRITÉ ?
D’où sort ce chiffre de 48 000 morts, ressassé par le monde politique ? Il est tiré d’un rapport de l’agence Santé publique France, sur « L’État de santé de la Population en France ». Un concept vaste, qui tient aussi bien compte des maladies cardio-vasculaires, du diabète, du mode de vie, que de l’inhalation de gaz toxiques.
La synthèse de cette étude nous apprend que les cancers (27,6 %) et les maladies cardio-vasculaires (25,1 %) constituent les deux premières causes de décès en France. Le tabac et l’alcool restent, de loin, les principaux vecteurs de mortalité.
Page 22, on peut lire :
En particulier, la pollution par les particules fines PM2.5 émises par les activités humaines est à l’origine chaque année, en France continentale, d’au moins 48 000 décès prématurés (soit 9 % de la mortalité en France).
La source de ce chiffre ? Un rapport commandité par la Commission européenne dans le cadre de la CAFE (Clean Air for Europe), qui fait état de 48 000 morts… prématurées. Ce qui est plus qu’une nuance.
Même le journal Le Monde, en 2013, avait dénoncé l’usage abusif de ce bilan, martelé sur les ondes par les écologistes Jean-Vincent Placé, Delphine Batho et Cécile Duflot. Entre les deux études, la méthodologie diffère. Et il n’est pas possible d’extrapoler à l’ensemble de la France une étude se limitant à 9 villes, ni même de quantifier la part précise de diesel qui est à l’origine des décès. Quand bien même : près de 3 000 morts mentionnés dans une seule étude visant 12 millions de Français, cela donne à la louche quelque 16 000 morts annuels.
LES FAUX MORTS AU SERVICE DE LA POLITIQUE
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Les experts se gardent bien d’émettre, à ce stade, la moindre conclusion sur le nombre de Français décédés suite à l’inhalation de particules fines.Découvrez Le système Hybride4All Qui permet de Faire des Economies sur tout les Moteurs Thermiques, quel qu’il soit: essence , diesel, GPL, Bio-éthanol.
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