L’ONU a récemment publié un rapport concernant la production des batteries pour véhicules électriques. Un chapitre sur les challenges relevant de l’exploitation du cobalt, ses enjeux sociaux et environnementaux, interpelle à plus d’un titre.
Classé « rouge vif » par le World Materials Forum en raison d’un risque de rupture d’approvisionnement et de son importance pour l’industrie – notamment automobile -, le cobalt est devenu un enjeu stratégique majeur.
Mais cette production est aussi critique en ce qui concerne les conditions sociales et environnementales dans lesquelles elle se déroule.
Le rapport indique par exemple, que la majeure partie du cobalt fourni sur les marchés mondiaux provient de la République démocratique du Congo, dont 20% proviennent de mines artisanales où le travail des enfants et le non respect des droits de l’homme sont nombreux.
On estime que jusqu’à 40 000 enfants travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses, avec un équipement de sécurité inadéquat, pour très peu d’argent dans les mines du sud du Katanga.
On peut lire que les enfants sont exposés à de multiples risques physiques et à des violations et abus psychologiques, uniquement pour gagner un maigre revenu. nécessaire à la subsistance de leur famille. L’utilisation généralisée du travail des enfants dans l’extraction du cobalt peut avoir des implications sur l’approvisionnement mondial, car l’approvisionnement en minéraux extraits par le travail des enfants devient de plus en plus inacceptable pour les fabricants de produits dérivés de matières premières.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo reconnaît le problème du travail des enfants dans les mines et a adopté des politiques qui encouragent la gratuité de l’enseignement primaire et interdit l’utilisation d’enfants pour des travaux dangereux. Il est prévu que d’ici 2025, le travail des enfants sera éliminé des mines.
Enfin, le rapport sensibilise également à la pollution liée à ces extractions minières. Le drainage d’acides miniers contamine notamment les rivières, et parfois même l’eau normalement propre à la consommation.
Le kit Eco l’eau permet de réaliser des économies tout en réduisant la pollution. Le principe : améliorer la performance des moteurs en récupérant la chaleur de l’échappement, grâce à un processus de brumisation. Adaptable sur tous les moteurs thermiques, ce procédé a récemment séduit la ville de Granville (50), qui a accepté de jouer les villes-pilote en équipant trois de ses bus. Une expérience déjà menée avec succès par la mairie de Tregueux (22) ainsi que par plusieurs PME en France.
Fabriqué par la société bretonne BZH, le kit Eco-l’eau s’appuie sur la perte de chaleur de l’échappement, afin de diminuer la consommation de carburant. Considérant qu’il était indispensable de récupérer cette énergie envolée, Laurent Baltazar, fondateur de Moteur BZH, a développé le système Eco l’eau, qui dope le moteur en injectant un mélange homogène de particules d’air humide à l’air aspiré du moteur.
Un kit prêt à l’emploi et accessible à tous
Il y a tout juste dix ans, c’est en lisant un article sur la récupération des gaz d’échappement que Laurent Baltazar s’est attaqué à ce défi. Ni magnat de l’industrie, ni ingénieur de formation, ce passionné d’environnement a d’abord réalisé des dizaines de tests chez lui et visionné des centaines de vidéos avant de réussir à finaliser un procédé adaptable à tous types de moteurs thermiques.
Aujourd’hui, son kit Eco-l’eau prêt à l’emploi est accessible à un prix variant entre 300 et 1000 euros, et peut s’installer soi-même ou avec l’aide d’un garagiste. Le kit se décline aussi bien sur les véhicules légers, les camions, les motos que sur les engins de chantier. Et en quelques années, Laurent Baltazar est parvenu à démocratiser ce procédé, en en vendant près de 7 000 exemplaires.
Comment ça marche ?
Dans les moteurs à combustion interne, seuls 30% de l’énergie du carburant servent à faire avancer les véhicules. Les deux tiers restants sont transformés en chaleur, qui se dissipe dans le circuit de refroidissement et dans l’échappement. Pour diminuer la consommation, il est donc indispensable de récupérer cette énergie envolée. Pour cela, le système Eco-l’eau agit sur la température de l’air. En abaissant la température grâce à l’injection d’un mélange homogène de particules d’air humide et de particules de carburant pulvérisées, il dope le rendement du moteur.
« C’est un principe que les pompiers connaissent bien. Lorsqu’ils pénètrent dans une pièce en fumée, ils ne cherchent pas à éteindre l’incendie avec de l’eau car cela provoquerait au contraire un embrasement total, en décuplant l’énergie. Sur un moteur thermique, c’est le même processus.« , explique Laurent Balthazar.
Plus économique et plus écologique que les véhicules électriques
Avec 20 cl d’eau, le système Eco-l’eau obtient 20% d’économie*. Ainsi, un tracteur qui consomme 31 litres au 100 en labour n’en consomme plus que 23, soit une économie de 20 à 28%.
Un impact immédiat sur l’environnement
« En comparaison avec un moteur électrique, le kit Eco-l’eau présente plusieurs avantages. Il s’adapte au parc de véhicule existants, impliquant un coût d’entrée beaucoup plus faible que le remplacement des véhicules. Son impact sur l’environnement est aussi plus immédiat. Il faut en effet attendre 150 000 kilomètres pour qu’un véhicule électrique soit « rentable » sur le plan environnemental, car il doit compenser la pollution engendrée par sa production. Sans parler de l’utilisation de l’énergie nucléaire, indispensable au fonctionnement des véhicules électriques.«
Grâce à l’amélioration du processus, le kit Eco-l’eau parvient aujourd’hui à s’adapter à des moteurs aux consommations de plus en plus importante. Sa dernière prouesse est l’équipement d’une chargeuse, utilisée dans l’exploitation de carrière, consommant pas moins de 40 à 50 litres au 100.
Un levier d’économies
Permettant d’économiser plusieurs centimes d’euros par litre, le système pourrait bien séduire de plus en plus de clients, alors que s’annonce la détaxation des moteurs diesels non routiers.
Rien d’étonnant à ce que les particuliers comme les entreprises, notamment dans le secteur agricole soient de plus en plus conquis par cette technique innovante. Le procédé a par ailleurs déjà été adopté par la mairie de Tregueux (Côtes d’Armor), la compagnie de taxis Le Corre (Morbihan), les sociétés de transport médicalisé Chanden Jugon et Jannequin (Loire et Cher), ainsi que par plusieurs PME bretonnes. En outre, depuis novembre 2019, la commune de Granville (Manche), en recherche de solutions alternatives au gasoil, a choisi d’équiper trois de ses bus pour une période de test.
Parallèlement, Laurent Baltazar négocie un partenariat avec une firme allemande. Prochaine étape : le développement de son kit Eco-l’eau à l’international.
Bosch en suiveur d’Eco-Leau
Pour l’injection d’eau, Bosch mise sur l’injection dans la tubulure d’admission qui présente de nets avantages techniques et s’avère moins coûteuse. Ce concept est de ce fait plus adapté à la fabrication en grandes séries et à de nombreux segments de véhicules.
L’équipe de sauvetage de ce navire appartenant à un armateur japonais avait estimé plus tôt samedi que son état « s’aggrave et qu’il pourrait se briser à tout moment », dans un communiqué du comité de crise mis en place par le gouvernement pour gérer cette catastrophe.
90 tonnes de pétroles à bord
Il restait samedi 90 tonnes de pétrole à bord et à « 16h30 on a observé le détachement d’un important morceau à l’avant du navire », selon le comité.LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE
Il indique que des bateaux des gardes-côtes se tiennent prêt à intervenir avec du matériel pour absorber le pétrole qui pourrait s’échapper en cas de cassure du MV Wakashio en deux parties. Les prévisions météorologiques tablent sur du mauvais temps « dans les jours à venir avec des vagues atteignant une hauteur maximum de 4 à 5 mètres », ajoute le comité de crise.
Le vraquier s’est échoué le 25 juillet sur un récif à la Pointe d’Esny, au sud-est de l’île Maurice, avec 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel à bord.
Une semaine après, entre 800 et 1 000 tonnes de fioul se sont échappées de ses flans éventrés et ont souillé les côtes, notamment des espaces protégés avec des forêts de mangrove et des espèces menacées.
Le gouvernement accusé de négligence
Les équipes d’intervention ont mené une course contre la montre pour pomper le reste du carburant, alors que le bateau menaçait de se briser à tout moment.
Mercredi soir, les autorités mauriciennes ont annoncé que tout le fioul contenu dans les réservoirs avait été pompé et qu’il n’en restait plus que 100 tonnes sur le bateau, notamment dans la cale.
Ce reliquat a commencé à s’écouler vendredi. « Selon les experts, ce genre de fuite était prévisible et est dû à la manière dont le bateau se tord et se déforme », selon le comité de crise. Le gouvernement mauricien a été accusé de négligence, la population se demandant pourquoi si peu avait été fait entre le moment où le MV Wakashio s’est échoué et l’apparition de la fuite.
Le Premier ministre Pravind Jugnauth a estimé qu’aucune erreur n’avait été commise et a refusé de présenter des excuses.
Un agriculteur intoxiqué, des cultures détruites : une exploitation bio détruite au glyphosate dans les Bouches-du-Rhône
Intoxiqué, l’exploitant, qui avait consommé sa production, a dû être hospitalisé. Son épouse et lui ont porté plainte. Les agriculteurs voisins sont montrés du doigt.
Saccagée. C’est ainsi que Tristan Arlaud, agriculteur bio établi dans le sud-est de la France, retrouve sa production, le 8 juillet dernier. Les serres des Jardins de paradis, au Puy-Sainte-Réparade, dans les Bouches-du-Rhône, ont été lacérées, cisaillées… Les poivrons, tomates ou courgettes sont complètement dévastés.
Avec sa femme, l’agriculteur décide de porter plainte. Quasiment la routine pour ce couple, victime d’actes malveillants sur leur propriété agricole depuis 2016. « Depuis quatre ans, leurs plaintes pour atteintes à des biens sont classées sans suite », affirme Me Quentin Motemps, leur avocat. Après cette énième plainte, Tristan Arlaud continue à travailler et à consommer sa propre production.
Mais quelques jours plus tard, l’agriculteur doit être hospitalisé en urgence. Fiévreux, il est aussi victime de vomissements et atteint de diarrhées. Il perd sept kilos en quatre jours. Son état le résout à faire des tests : il a été victime d’une intoxication au glyphosate. L’herbicide a été pulvérisé sur ses cultures bio. Les voilà inexploitables, et surtout toxiques, impropres à la consommation en label bio. Six serres sur neuf ont été aspergées, le manque à gagner s’élève à 35 000 euros. « Ces serres-là, je ne peux plus les mettre en culture pendant deux ans », se lamente Oriane Arlaud, l’épouse de Tristan.
Tristan et Oriane Arlaud ont peu de doutes quant à la responsabilité des agriculteurs voisins dans cet acte de malveillance, d’autant que certains d’entre eux sont connus des services des gendarmes à la suite de leurs premières plaintes, en 2016. « Les auteurs sont non seulement identifiés, mais pour certains, ils ont été entendus par les services de la gendarmerie de Venelles, ont reconnu une partie des faits. Pour autant, ils n’ont pas été renvoyés devant un tribunal correctionnel », s’étonne Me Motemps. L’avocat souhaite que « les auteurs soient entendus et qu’ils procèdent à des explications » concernant cette dernière attaque au glyphosate.
Oriane Arlaud abonde :
« La piste locale, elle est évidente. De plus, nous ne sommes pas du tout exposés, nous sommes au bout d’un chemin rural. Ce n’est pas facile à trouver, et encore moins de nuit. C’était organisé, c’est l’œuvre de plusieurs personnes. Pour faire ce qui a été fait, il faut être équipé, avoir des pulvérisateurs à dos. Cela constitue un faisceau de présomptions assez clair, je pense. C’est à la justice de faire son travail maintenant et d’identifier les auteurs. »
Pourquoi de tels agissements ? Me Motemps avance l’hypothèse de la jalousie et de la crainte face au nouveau concurrent que pouvait représenter le couple pour des « agriculteurs qui sont là depuis plus longtemps, voire depuis des générations ». Dans le village où ils se sont installés, les premières années, l’activité de ces nouveaux exploitants bio a fait l’objet de « moqueries » et de « ragots ».Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pesticides dans l’air : 32 substances identifiées comme « prioritaires »
Un élan de solidarité
Ce projet d’agriculture biologique, cela fait des années que le couple le mûrissait. Tristan Arlaud s’était d’abord installé seul, en 2007, quittant son métier dans le secteur de la restauration, avant d’être rejoint par sa femme, auparavant psychologue du travail. « J’ai accompagné beaucoup de gens en reconversion professionnelle, et un jour, ça a été mon tour », se souvient Oriane Arlaud. Après un passage dans un lycée agricole, le couple s’installe au Puy-Sainte-Réparade et fonde une famille. Le succès est au rendez-vous.
Encore aujourd’hui, les deux agriculteurs peuvent compter sur une clientèle fidèle, et disposent d’environ 30 000 euros pour amortir leurs pertes, grâce à une cagnotte en ligne. « C’est un soulagement énorme, un message fort, s’émeut l’agricultrice. Je n’aurais jamais pensé que des gens qui ne nous connaissent pas puissent à ce point être touchés par ce qui nous arrive. On pleure comme des madeleines depuis un moment maintenant. » Après « un choc psychologique violent », le couple est motivé pour reconstruire « le projet d’une vie ».
Interrogé par France 3 PACA, le maire du Puy-Sainte-Réparade, Jean-David Ciot, explique que « ce sont des jeunes que nous avons beaucoup aidés à s’installer en bio. Ils sont arrivés en même temps que moi et ils sont dans l’esprit de maraîchage qu’on souhaite développer dans la commune. Nous allons continuer à les soutenir, c’est scandaleux ce qui leur arrive ».
Tristan Arlaud a été très exposé au glyphosate. Si son état de santé n’est plus alarmant, il reste à surveiller. Il souffre encore d’une grande fatigue respiratoire et a du mal à déglutir. « Tout ce qu’on souhaite, c’est que les gens soient identifiés et que ça s’arrête. Nous voulons continuer à porter ce projet, et pouvoir travailler tranquillement », conclut Oriane Arlaud.
Face à la sécheresse en France, la guerre de l’eau a commencé
11h00 , le 2 août 2020
Face aux sécheresses à répétition en France, les projets de retenues d’eau se multiplient… ainsi que les conflits.
La vague de chaleur a beau refluer, quelques orages éclater, les plantes ont soif. « Ce mois de juillet sera le plus sec depuis 1959 », estime-t‑on à Météo-France. Les nappes phréatiques, rechargées cet hiver, sont certes dans une meilleure situation que l’été dernier, mais la sécheresse gagne du terrain. Soixante-huit départements avaient déjà pris vendredi des mesures de restriction d’eau. Une situation qui va s’aggraver au fil des ans. Selon les experts, le dérèglement climatique devrait en effet entraîner une augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des épisodes de sécheresse d’ici à 2050. Cela se traduira par une diminution des débits des rivières de 10 à 40% à l’horizon 2046-2065. « La gestion de l’eau focalisera les conflits dans notre pays d’ici à la fin du siècle », prédit la députée ex LREM, aujourd’hui EDS, Frédérique Tuffnell, rapporteure d’une récente mission parlementaire sur le sujet.
Car l’or bleu suscite des convoitises. Pour l’heure, l’industrie en utilise 6%, le secteur de l’énergie 22%, l’eau potable représente 24% de la consommation et l’agriculture 48% (mais 79% en période estivale!). Le problème, c’est qu’à l’exception des usages définis comme prioritaires dans le Code de l’environnement – santé, salubrité, sécurité civile, eau potable et respect des équilibres naturels – le reste n’est pas hiérarchisé.
Les contentieux se sont multipliés
Déjà des tensions éclatent. Certains ont du mal à comprendre pourquoi ils n’ont pas le droit d’arroser leur jardin ou de remplir leur piscine quand les agriculteurs continuent parfois à irriguer le maïs. Ces derniers se défendent. « Pour nourrir la population, il nous faut de l’eau, rappelle Éric Frétillère, le président d’Irrigants de France. La majorité des fruits, légumes et céréales poussent l’été, en période sèche. » Les exploitants plaident pour la création de retenues afin de stocker l’eau en hiver, quand elle est abondante, pour en avoir l’été. Le nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a promis, vendredi sur Europe 1, de simplifier les procédures pour en construire.
Les retenues d’eau sont des solutions simplistes, qui privatisent aggravent la sécheresse des milieux naturels en aval
Pas sûr que cela suffise. « Ce sont des solutions simplistes, coûteuses, destructrices de la biodiversité, qui privatisent l’eau et aggravent la sécheresse des milieux naturels en aval », dénonce Arnaud Schwartz, le président de l’association France nature environnement (FNE), qui n’hésite pas à attaquer en justice. Ces dernières années, les contentieux se sont multipliés : 21 sur les 34 projets de retenues dans le bassin Loire-Bretagne, 41 sur 60 en Adour-Garonne.
La bataille de l’eau a déjà commencé. Dans les Deux-Sèvres, un projet visant à créer 19 retenues a été revu à la baisse. Dans les Vosges, une plainte a été déposée contre Nestlé Waters, la multinationale qui exploite l’eau de Vittel. Dans le Lot-et-Garonne, deux dirigeants de la chambre d’agriculture viennent d’être condamnés à de la prison ferme pour la construction illégale d’une retenue, le lac de Caussade. Sans oublier le barrage de Sivens, dans le Tarn. En 2014, Rémi Fraisse, un jeune opposant au projet, a perdu la vie lors des affrontements avec les forces de l’ordre.
Les agriculteurs changent leurs pratiques
Pointés du doigt, les agriculteurs cherchent pourtant à s’adapter. « Nous utilisons 30% d’eau en moins qu’il y a vingt ans », assure Luc Servant, le vice-président de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture. Goutte‑à-goutte, vannes électroniques pour contrôler le débit, sondes mesurant la tension hydrique du sol, algorithme pour modéliser la réserve d’eau utile… Les nouvelles technologies permettent de réduire le gaspillage. Et le prochain rapport d’orientation de la FNSEA, le syndicat majoritaire, intitulé « Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture », invitera aussi, en plus de la création de retenues d’eau, à adopter de nouvelles pratiques.
Nous devons passer à un modèle beaucoup plus résilient
Face aux sécheresses répétées, certains appellent à aller plus loin. « Les agriculteurs doivent changer de paradigme », exhorte la FNE. « Nous devons passer à un modèle beaucoup plus résilient, trouver des solutions fondées sur la nature », renchérit la députée Frédérique Tuffnell. Comment? En utilisant des variétés moins gourmandes en eau comme le sorgho ; en semant plus tôt pour que les plantes se développent avant la saison sèche.
La piste de l’agroécologie
Cela passe aussi par l’agroécologie. Replanter des haies pour retenir l’eau. Des arbres pour avoir de l’ombre. Couvrir toute l’année le sol de végétaux pour retenir l’humidité. Éviter le labour et les pesticides pour maintenir la vie souterraine, la matière organique, qui favorise elle aussi la rétention d’eau. Et préserver les zones humides. Afin d’inciter les agriculteurs à s’engager dans cette voie, le rapport parlementaire publié en juin propose de créer un fonds de 1 milliard d’euros pour financer les « paiements pour services environnementaux » (déjà expérimentés) sur la période 2021-2025.
Pour désamorcer les conflits, il faut aussi privilégier le dialogue, par exemple en favorisant des projets de territoire pour la gestion de l’eau. Dans les Deux-Sèvres, de nouvelles discussions sur les retenues d’eau ont abouti à un « protocole d’accord pour une agriculture durable ». Le préfet vient de signer l’autorisation de construction. De quoi faire taire les querelles? À voir.
Publié le 16/12/2015 Mis à jour à 15h46S’ABONNERIl avait détruit le fourgon de ses voleurs, dans un moment de colère qu’il avait justifiée par la répétition des vols dans les exploitations. Il devra verser 2400 euros
Après les peines prononcées par le tribunal correctionnel de Pau dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, le tribunal s’est penché ce mercredi sur les intérêts civils réclamés par l’une et l’autre des parties.
Il paiera des préjudices à hauteur de 2400 euros
La justice a tranché et condamné l’agriculteur, qui avait percuté avec son tractopelle le fourgon d’un couple de jeunes, occupés à lui voler du matériel dans son champ, à verser à la jeune femme, propriétaire du véhicule, 1500 euros pour son préjudice matériel, 500 euros pour son préjudice moral et 400 euros pour sa « perte de chance à caractère professionnel ».
Cela dit, le couple qui avait voulu voler un panneau solaire et l’équipement qui va avec, est condamné à verser solidairement 493 euros pour le préjudice matériel de l’agriculteur.
En juillet dernier, ce dernier avait surpris le jeune couple de routards qui circulaient à fourgon, dans son champ, entrain de dérober une batterie. Il avait alors pris son tractopelle, poussé le fourgon vers un ruisseau, rendant le véhicule épave.
Le 2 décembre, le voleur avait été condamné à 3 mois de prison, sa compagne à 70 heures de travaux d’intérêt général, et l’agriculteur à 3000 euros d’amende avec sursis
Depuis fin mai, un camion-benne et un camion-grue circulent dans les environs de Nice avec 10% de ce carburant obtenu avec des déchets de plastiques issus du tri sélectif local.
Un camion-benne et un camion-grue circulent dans une commune proche de Nice depuis quelques semaines grâce en partie à du carburant créé à partir de déchets de plastique recyclés, une initiative portée par une association récemment transformée en société anonyme pour lever des fonds.
La machine créée par Earthwake, baptisée Chrysalis, peut recycler deux types de plastique (polyéthylène et polypropylène), celui des bouchons en plastique ou des bouteilles de lait et celui des récipients alimentaires réutilisables.
Broyés, chauffés à 450°C degrés puis distillés, les déchets de plastique permettent d’obtenir « 40 litres de carburant pour 40 kg de déchets », a assuré vendredi lors d’une rencontre avec la presse son créateur Christofer Costes, dont l’objectif de départ était de faire le plein avec les déchets de sa maison.
Depuis le 25 mai, un camion-benne et un camion-grue de la communauté de communes des Alpes d’Azur circulent avec 10% de ce carburant obtenu avec des déchets de plastiques issus du tri sélectif local et mélangé à du gazole conventionnel (10% est le maximum homologué).
« Une première mondiale », selon le département des Alpes-Maritimes, l’un des soutiens de ce projet initié par ce jeune habitant de Puget-Théniers et porté depuis 5 ans par l’association née de sa rencontre avec le comédien Samuel Le Bihan, et récemment transformée en société anonyme en vue d’un prochaine levée de fonds.
La machine, dont c’est la deuxième version, a été installée dans un atelier à la sortie de Puget-Théniers. Elle alimente une pompe à carburant où les chauffeurs viennent se servir à 5 heures du matin avant leur tournée: 2600 litres ont été écoulés en près de deux mois.Play Video
L’idée, a rappelé Samuel le Bihan, doit à terme permettre d’alimenter des groupes électrogènes « dans des zones du monde où il y a à la fois la pollution plastique et des problèmes d’accès à l’énergie ».
Le projet a obtenu le soutien d’acteurs clés: Citeo pour la collecte sélective des matériaux d’emballage, SGS pour les analyses et la certification et SBM Off shore, spécialiste néérlandais de l’extraction pétrolière en eaux profondes.
« On a fini le cycle associatif, celui de la recherche et développement sur la machine, et on va passer à l’étape industrielle avec la normalisation de la machine », a résumé Georges Fritsch, membre de Earthwake.
Depuis le 25 mai, aucun camion n’est tombé en panne. La suite dépendra du plan retenu par la société dont les cinq membres cherchent des capitaux, sans perdre la main sur leur projet.C.C. avec AFP
Ils sont océanographes, biologistes, climatologues, sociologues, astrophysiciens, agronomes, économistes, psychologues… Jeudi 20 février, mille scientifiques issues de diverses disciplines ont signé une tribune, publiée dansLe Monde, pour dénoncer « l’inertie » des gouvernements face à l’urgence climatique.
« Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée », écrivent-ils, pointant que « les catastrophes[environnementales] se déroulent sous nos yeux. » Une situation alarmante, d’autant plus que « l’objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5 °C est désormais hors d’atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années. »
Une croissance « en contradiction » avec la lutte contre le changement climatique
« Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse »,poursuivent les signataires. Ces objectifs de croissance sont, estiment-ils, en « contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai. » Et de dénoncer, « l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur. »
Ainsi, les signataires appellent « à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes », citant les Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace, Action non-violente COP21, Extinction Rebellion ou encore Youth for Climate.Et d’inviter « tous les citoyens (…) à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui », de façon à dégager « des marges de manœuvre (…) pour faire sauter les verrous et développer des alternatives. »
Interpellant les dirigeants politiques, la tribune exhorte « l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre. »
L’Allemagne sombre dans l’hydrogène… Et Macron applaudit… (Tribune)
L’Allemagne a fait le choix d’investir dans l’hydrogène (H2) à grands coups de milliards d’euros pour en faire un « carburant du futur » neutre en émissions de gaz à effet de serre afin de remplacer les produits pétroliers, notamment dans le secteur du transport. Ce qui est une aberration, même si la production de l’hydrogène « vert » par électrolyse de l’eau ne pose en elle-même aucun problème.
Et le Président français Emmanuel Macron (qui veut réindustrialiser la France) applaudit à cette folle orientation qui est une impasse économiqueet technique pour la société. Elle enrichira assurément toute une cohorte de promoteurs à coups de subventions juteuses accordées par Bruxelles dans le cadre de sa politique de « Taxonomie verte ».
Une production renouvelable problématique
L’Allemagne est confrontée à la difficile gestion de son réseau électrique à cause de sa production erratique et intermittente d’électricité d’origine renouvelable soutenue par 25 milliards d’euros annuels injectés dans l’éolien et le solaire photovoltaïque fabriqué en Chine.
Les Allemands espèrent réguler leurs productions d’électricité en transformant en hydrogène (H2) par électrolyse de l’eau afin d’utiliser leurs surplus indésirables d’électricité pour les stocker., ou pour les injecter dans les réseaux de gaz de ville créant ainsi des piles à combustible.
Ces dernières peuvent ensuite restituer environ un quart de l’électricité stockée à un coût prohibitif en cas de pénurie les nuits sans vent.
C’est la notion de « Power to Gas (P2G) » (de l’électricité vers le gaz) et de « Power to Power (P2P) » (de l’électricité vers… l’électricité).
Une autre possibilité de stockage de l’énergie vient de la combinaison de l’hydrogène avec du dioxyde de carbone (CO2) afin de produire du méthane ou du méthanol. Mais ce procédé est encore plus cher et requiert beaucoup d’énergie.
Selon le rapport demandé en septembre 2015 par Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie, le coût du méthane produit par cette synthèse serait près de trois fois plus élevé́ que le prix de gros du gaz naturel.
Il faut ainsi beaucoup de foi (ou de mauvaise foi…) pour espérer produire des quantités massives de méthane ou de méthanol à partir d’hydrogène.
L’illusion de l’hydrogène « mirifique » est entretenue par au moins trois arguments « plaisants » astucieusement distillés aux grands médias dénués de culture scientifique qui les relaient sans les comprendre, et aux responsables politiques trop heureux de promettre des lendemains qui chantent à leurs électeurs.
Le premier argument séduisant consiste à déclarer que la combustion de l’hydrogène dans les transports ne produit que de l’eau (ce qui est vrai).
Le second argument impressionnant souligne qu’avec un kilogramme d’hydrogène (H2) (et une pile à combustible), une voiture peut parcourir 100 km (ce qui est vrai aussi).
Mais peu souligne qu’un kg d’H2 représente un volume de 11.000 litres (11 mètres cubes) à la pression atmosphérique et à température ambiante (15°C), 16 litres sous forme liquide à – 253°C et 25 litres compressés à 700 fois la pression atmosphérique (700 bars).
Quelques constructeurs ont commencé à fabriquer des véhicules électriques à pile à combustible à hydrogène, mais leur coût élevé limite leur diffusion et semble conduire dans à une impasse.
L’avenir de la production automobile ne dépend donc pas de niches pour riches et sera encore longtemps ancrée dans les produits pétroliers. Le développement significatif des véhicules à hydrogène vraiment « vert » n’aura jamais lieu, sauf peut-être, dans un avenir lointain, à partir de l’énergie nucléaire, seule capable de produire l’électricité nécessaire à la demande en grande quantité.
Le troisième argument « massue » déclare que l’électricité en surplus issue des éoliennes et autres panneaux photovoltaïques, est gratuite, voire même à prix « négatif » (ce qui est vrai aussi… mais pas pour tout le monde).
En effet, dans ce dernier cas, les producteurs éoliens et solaires sont toujours payés grâce aux subventions et aux taxes sur l’énergie (électricité, carburants,…) prélevées dans la poche des consommateurs.
Une étude pour le Premier ministre indique d’ailleurs que « les éléments technico-économiques disponibles […] de production solaire avec stockage à l’aide d’hydrogène révèlent des coûts de production extraordinairement élevés, même pour une expérimentation.
Et France Stratégie, une institution rattachée au Premier ministre, estime qu’ « en raison de son coût, le stockage énergétique via l’hydrogène dans le réseau de gaz n’apparaît pas pertinent à un horizon prévisible ».
La production d’hydrogène
Ni les médias, ni le grand public, ni les responsables politiques, ne se demandent comment est produit ce gaz, ni à quel coût, ni d’où vient l’énergie pour le fabriquer, le compresser, le liquéfier, l’utiliser.
L’hydrogène n’est pas une source d’énergie mais juste un « transporteur d’énergie » (vecteur) qui doit d’abord être produit à partir d’autres énergies. Il n’existe presque pas dans la nature « à l’état libre », même si c’est le principal composant dans l’Univers et sur Terre où les atomes d’hydrogène y sont combinés à l’eau et aux hydrocarbures.
Aujourd’hui, seulement 4 % de toute la production mondiale d’hydrogène provient de l’électrolyse mais… en tant que sous-produit de la préparation électrolytique du chlore et de l’hydroxyde de sodium !
Le reste provient du charbon (4%), du pétrole (7%), et surtout du gaz naturel méthane (85%) par le procédé industriel du vaporeformage pour des applications dans la chimie industrielle (raffinage, pétrochimie, engrais,…).
Des recherches sont actuellement en cours afin de trouver une solution pour produire de l’hydrogène sans hydrocarbure, comme par exemple, la décomposition thermique de l’eau dans des réacteurs nucléaires à haute température (HTR). Mais aucune percée n’est encore en vue pour une production « verte » économique, ni pour une utilisation publique facile de l’H2.
Les impitoyables bilans énergétiques et financiers de l’hydrogène « vert » dans les transports ont toujours été mauvais tout simplement parce que les lois de la physique sont défavorables à son utilisation courante (production, stockage, transport, utilisation dangereuse,…) et ne se soumettent pas aux décisions politiques.
La « société hydrogène »
Jusqu’au sommet de l’État, nos élus préfèrent, par cynisme, ce qui brille auprès des médias pour conquérir le pouvoir et s’y maintenir plutôt que d’améliorer le sort de leurs concitoyens en se préoccupant d’investir dans des moyens de production sur le long terme, en « bon père de famille ».
Malgré les multiples avertissements sur l’impasse technique, économique et écologique de l’hydrogène comme « carburant » pour les véhicules (y compris les bus et les trains), l’Allemagne et la France subventionnent à fonds perdus (pas pour tout le monde) ce développement alors que c’est une gabegie financière.
Nos élus ne seraient-ils que les instruments aveugles d’une politique européenne suicidaire emmenée par des lobbies allemands du gaz (Gazprom) et du charbon (inauguration de Datteln 4 en 2020) ?
Ils ont pourtant les moyens de savoir que l’H2 est une impasse, mais ils construisent sciemment des galères dont les rameurs sont tous les Européens qui devront ramer fort pour payer leurs fautes impardonnables…
Ces élus, volontairement ou non, soutiennent les « écolos-collapsologues » haineux qui souhaitent un effondrement de la société industrielle d’ici 20 ans. Et ils les aident soit par cécité, soit par intérêt personnel bien compris !
En attendant, de puissants lobbies financiers et politiques estiment pouvoir profiter de ces milliards d’euros de subventions allemandes et européennes. La France (Nicolas Hulot) a déjà mis 100 millions d’euros « sur le tapis » en juin 2018 pour l’hydrogène.
Ils espèrent tous un profit financier en favorisant le concept fallacieux de future civilisation de l’H2.
Les uns y voient un moyen de développer leurs énergies intermittentes éoliennes et solaires, et les autres pensent qu’il faudra beaucoup d’électricité, et donc de réacteurs nucléaires, pour produire cet hydrogène…
D’autres encore espèrent vendre des nouveaux bus, ou des trains à hydrogène, ou des électrolyseurs géants, à cette illusoire société de l’hydrogène.
Le seul dindon de la farce est le contribuable qui ne bénéficiera pas du retour de ces juteuses subventions prélevées dans ses poches, et qui voit les prix de l’électricité, des carburants, et de l’énergie en général, augmenter sous le poids des taxes pour payer toutes ces gabegies.
En conséquence, le prix de l’électricité domestique atteint 300 €/MWh en Allemagne malgré les fortes subventions, et dépasse les 300 €/MWh au Danemark.
En France, il n’est encore que de 160 €/MWh grâce au nucléaire, mais… en augmentation rapide avec la percée des énergies renouvelables subventionnées.
Cette politique énergétique de l’Allemagne et de la France soutenue par l’Europe s’apparente à du « vol en bande organisée » dont le repaire de brigands est à Bruxelles.
Le soutien aux énergies renouvelables beaucoup plus cher que prévu
Le coût du soutien public aux énergies renouvelables électriques va largement augmenter en 2020. En cause : les mesures de confinement qui ont provoqué une chute brutale des prix de l’électricité sur les marchés de gros. Selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer ces mesures contre un budget de 4,7 milliards prévu initialement.
Par Sharon WajsbrotPublié le 18 juil. 2020 à 10h42Mis à jour le 18 juil. 2020 à 23h29
C’est l’un des effets collatéraux de la crise sanitaire. Cette année, le soutien public aux énergies renouvelables électriques va coûter bien plus cher que prévu. Selon les dernières estimations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), un surcoût pour les finances publiques de milliard d’euros est à prévoir.
Une hausse liée à la baisse des prix de marché
« Cette hausse résulte très majoritairement de la baisse importante des prix de marché par rapport aux prix de marché attendus lors de l’évaluation de la prévision (- 18,5 €/MWh) en raison notamment de l’état d’urgence sanitaire », explique la CRE dans sa délibération.
Bénéficiaires d’un accès prioritaire au réseau de distribution d’électricité, les éoliennes et les panneaux solaires ont continué de produire à plein pendant toute la période de confinement, alors même que la demande d’électricité et les prix se sont effondrés. Cela d’autant plus que les vents ont été particulièrement favorables à l’énergie éolienne au premier trimestre.
Or, grâce à des mécanismes d’appels d’offres destinés à accélérer la croissance de ces énergies, ces installations bénéficient d’un tarif de rachat de l’électricité qu’ils produisent garanti par l’Etat. Et au coeur de la crise sanitaire, les prix de marché de l’électricité sont passés plusieurs fois en territoire négatif…
Au total, selon les prévisions du régulateur, 5,8 milliards d’euros seront nécessaires pour financer les aides aux énergies renouvelables électriques en 2020 contre un budget de 4,7 milliards prévu initialement. Le phénomène engendre logiquement une hausse des charges de service public de l’énergie. Outre le soutien aux énergies renouvelables, ces charges intègrent les surcoûts liés à la péréquation tarifaire dans les zones peu ou pas connectées au réseau électrique (ZNI) ou encore d’autres dispositifs sociaux. Elles doivent atteindre 8,851 milliards d’euros en 2020 contre 7,929 milliards d’euros prévus initialement.
Pour l’Etat, la marche à franchir par rapport aux charges budgétaires de 2019 est notable. La CRE estime que le coût du soutien aux énergies renouvelables électrique s’élève à 5,167 milliards d’euros en 2019. D’autant plus que la TICPE (taxe sur les produits pétroliers) et de la TICC (taxe sur le charbon) qui financent chaque année le compte d’affectation spéciale « Transition énergétique », dans le budget de l’Etat, seront bien plus contraintes en 2020, à cause là aussi, des effets du confinement.
Pour le régulateur ce n’est toutefois qu’un début. Avec notamment l’accélération de la transition énergétique et l’entrée sur le réseau de 6,5 Twh de nouvelles capacités de production électrique renouvelable, les charges du service public de l’énergie doivent atteindre 9,1 milliards d’euros en 2021.
Le coût du soutien au photovoltaïque pointé du doigt
Dans ce contexte le régulateur met en garde : « pour atteindre les objectifs de politique énergétique en tenant compte du montant des charges à financer par le budget de l’Etat, il apparaît nécessaire de faire des choix quant aux installations à soutenir en fonction notamment du coût de leur soutien ».
La CRE pointe en particulier le coût disproportionné de l’aide photovoltaïque : nous tenons « à souligner le poids de la bulle photovoltaïque constituée avant le moratoire de décembre 2010 et l’importance qu’il y aurait à tenter de le réduire. En effet, les installations bénéficiant d’un dispositif de soutien antérieur au moratoire, dont le tarif d’achat moyen est de 510 €/MWh, représentent 73 % des charges et 38 % de l’énergie photovoltaïque soutenue au titre de 2019 ».